Coupe du monde : les gardiens de but, vrais héros de la compétition
Ils ont sauvé leur équipe à de multiples reprises. Francetv info rend hommage à ces footballeurs plus doués avec leurs mains qu'avec leurs pieds.
527 tirs cadrés. 154 buts. C'est le bilan des 56 matchs déjà joués dans cette Coupe du monde, relève l'institut de statistiques Opta. Les meilleurs attaquants de la planète ont largement eu l'occasion de s'illustrer et de se jouer des gardiens, incapables – aussi doués soient-ils – de repousser hors de leurs cages certains éclairs offensifs. Métier ingrat. Mais lors de ce Mondial brésilien, certaines rencontres ont été marquées par des portiers bien décidés à dégoûter les attaquants adverses. Ainsi, les meilleurs gardiens de la Coupe du monde ont sauvé leurs équipes à de nombreuses reprises. Sont-ils les vrais héros de cette compétition ? Francetv info rend hommage à ces footballeurs plus doués avec leurs mains qu'avec leurs pieds.
Tim Howard, le recordman made in USA
Même si son équipe a perdu, on n'a vu que lui lors du match perdu par les Etats-Unis contre la Belgique (2-1 après prolongations), mardi 1er juillet. Tim Howard, auteur de 16 parades pendant le match, a même battu le record de sauvetages sur sa ligne pendant une rencontre. Le prestigieux site de data FiveThirtyEight (en anglais) le consacre deuxième meilleur gardien du tournoi, une performance d'autant plus méritoire que sa défense passoire a laissé de nombreuses occasions aux attaquants adverses. N'allez pas croire que le portier d'Everton a tiré la couverture à lui après la rencontre : "Bien sûr, j'ai fait mon match. Mais le football n'est pas un sport individuel. Nous jouons en équipe. Et la nôtre est jeune et prometteuse. Nous serons plus forts dans quatre ans."
Guillermo Ochoa, le phénomène mexicain
Contre le Mexique, le 17 juin, Neymar a marqué un but, mais Guillermo Ochoa l'a arrêté, pourrait-on dire pour paraphraser le roi Pelé. D'une parade réflexe, le goal mexicain a repoussé la tête de la star de la Seleçao. Comme Gordon Banks en son temps. "Memo" Ochoa, dont certains pensent qu'il a six doigts, a réalisé six parades lors de son match face au Brésil. Sur toute la durée du Mondial, le gardien de la Tri a arrêté 76,9% des tentatives adverses, d'après sa fiche sur le site de la Fifa.
"Les héros du football mexicain sont souvent des buteurs. Des joueurs comme Hugo Sanchez, Cuauhtémoc Blanco ou plus récemment Chicharito Hernandez et Oribe Peralta sont les gars qui attirent les sponsors et font vendre des T-shirts, écrivait le LA Times (en anglais) après Brésil-Mexique. Aujourd'hui, le héros est un gardien."
Contre les Pays-Bas, en huitièmes de finale, alors que la Tri menait 1-0, le Mexicain a bien cru pouvoir tenir ce score jusqu'à la toute fin du match. A la 88e minute, un missile de Sneijder l'a tristement laissé sur place. Puis à la 91e, après une faute de Marquez dans la surface, il a été pris à contrepied sur penalty par Huntelaar. 2-1. L'invincible Ochoa est battu.
Keylor Navas, le sauveur costaricain
En huitième de finale, les Costaricains ont subi, longtemps, mais n'ont pas plié. Grâce à leur gardien, Keylor Navas. Réduits à dix après l'expulsion d'Oscar Duarte en seconde mi-temps, les Ticos ont survécu à l'égalisation miraculeuse de la Grèce dans les arrêts de jeu (1-1). Puis ils ont résisté aux prolongations pour s'imposer aux tirs au but (5-3). D'une main très ferme, le portier costaricain a repoussé la frappe de Theofanis Gekas. C'est fort, d'autant que le magazine Wired (en anglais) a montré, calculs à l'appui, qu'il était plus difficile de marquer un penalty que de l'arrêter. Keylor Navas a tout simplement qualifié les Ticos en quarts. Une performance historique.
Du coup, tout le monde se bat pour s'arracher les services du joueur du club espagnol de Levante, note The Independent (en anglais). En championnat, cette saison, le Costaricain a gardé ses cages inviolées lors de 16 des 37 rencontres de Liga (la première division espagnole). Sur la Coupe du monde, il carbure à 87,5% d'arrêts, d'après la Fifa. Avec un an et demi de contrat restant et une clause de départ de 8,1 millions d'euros, Levante ne devrait pas pouvoir résister (financièrement) aux grands clubs. Le Daily Mail (en anglais) croit savoir que l'Atlético Madrid, Arsenal, Liverpool et Everton seraient intéressés par Keylor Navas, capable d'attraper des balles de tennis envoyées à 100 km/h.
Manuel Neuer, le goal volant allemand
Un vrai goal volant. Le portier du Bayern Munich et de la Mannschaft a quasiment joué libéro contre l'Algérie, le 30 juin. Il a parfaitement compensé les absences de Mertesacker, pris de vitesse par les attaquants des Fennecs, grâce à des sorties aventureuses mais efficaces hors de sa surface. En témoigne sa zone d'activité, durant ce huitième de finale piégeux pour l'Allemagne :
Here it is, the most talked about heat map in history. Manuel Neuer. #GER pic.twitter.com/6cHthWZU2E
— Squawka Football (@Squawka) 30 Juin 2014
Manuel Neuer, auteur de tacles téméraires, arrête 81,3% des tirs cadrés de l'équipe adverse. C'est l'un des meilleurs pourcentages pour un gardien. Face à l'Algérie, il a tout de même encaissé un but en toute fin de prolongations (2-1, score final). "Dans le temps réglementaire, on a gardé les cages inviolées", positivait-il après le match.
Rais M'Bolhi, le héros algérien d'un soir
Décidément, cet Allemagne-Algérie était un match de gardien. Car de l'autre côté du terrain, Rais M'Bolhi a livré une énorme performance. Pendant 90 minutes, il a contré les attaques allemandes. Le Fennec a notamment réalisé une double-parade à la 41e minute, sur un tir de Kroos, repoussé dans les pieds de Götze. Avec un taux d'arrêts de 76,7%, il fait un peu moins bien que ses illustres comparses. Mais contre la Mannschaft, il a fait un match remarquable.
Du coup, le Daily Mail (en anglais) en profite pour raconter que Manchester United a refusé de le signer en 2010. L'équipe anglaise s'en mord-elle les doigts ? Pas sûr. Le gardien algérien se balade de club en club, entre l'Ecosse, la Russie, la Grèce et la France. Même en sélection, il n'était pas forcément la première option. Alors, était-ce une performance d'un soir ? Rais M'Bolhi s'est-il transcendé, comme le reste de son équipe ?
Vincent Enyeama, le casse-tête nigérian
Pendant 80 minutes, "Eddie Murphy" (c'est son surnom) n'a pas fait rire les Français. Vincent Enyeama a détourné chaque action des Bleus, jusqu'à ce qu'il se troue, sur un corner, permettant à Paul Pogba d'envoyer la balle au fond des filets. "Vous avez beau faire de votre mieux, parfois vous faites des erreurs", a regretté le gardien nigérian, après ce huitième de finale, dans La Voix du Nord. "Je suis déçu, j’aurais dû avoir ce corner. J’ai essayé d’enlever ce ballon sur la tête de deux joueurs, mais je n’avais pas vu que Pogba était juste derrière."
Le Nigérian n'a pas grand chose d'autre à se reprocher. Il a repoussé la reprise de volée de Pogba à la 40e minute, gagné son duel contre Benzema à la 70e, écarté la balle du 2-0 de Griezmann d'une claquette à la 80e. Puis il a encaissé un autre but, contre son camp, de Joseph Yobo, en fin de match. Mais au total, Enyeama a arrêté 80,8% des tirs adverses. Solide. On le savait : le portier du Losc est un très bon. Cette saison, le Lillois n'a pas encaissé de but pendant douze matchs d'affilée.
Claudio Bravo, la recrue chilienne du Barça
Après un Mondial dans lequel il a excellé, Claudio Bravo a signé au FC Barcelone. Le Chilien sera l'option numéro deux dans les buts blaugranas, mais le club catalan a tout de même déboursé entre 9 et 12 millions d'euros pour s'offrir ses services, rapporte le Guardian (en anglais). Avec un taux d'arrêts de 81,8%, il fait partie des grands gardiens de ce Mondial. Seul bémol : en huitièmes de finale, Claudio Bravo n'a pas réussi à tenir les Brésiliens en échec aux tirs au but.
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