Gibraltar-France : après plusieurs actes manqués, Wesley Fofana a enfin pu fêter sa première sélection avec les Bleus
Il était temps que ça arrive. 22 ans, ce n’est pas un âge avancé pour disputer son premier match avec l’équipe de France, mais dans le cas de Wesley Fofana, cela fait presque tard. Dès novembre 2020, alors qu’il venait de signer à Leicester, en Angleterre, le défenseur central était surveillé de près par Didier Deschamps. "Il fait partie des joueurs que l’on suit", avait lancé le sélectionneur, qui lui a offert sa première sélection contre Gibraltar, vendredi 16 juin.
Ce match terne, remporté par les Bleus face aux Llanis (3-0), Fofana sera peut-être le seul à s’en souvenir dans quelques années. Face aux attaquants gibraltariens, il s'est contenté de gérer, faisant meilleure impression que son compère de la charnière Ibrahima Konaté, malgré une petite alerte en fin de match en raison d'une erreur de communication avec Brice Samba.
Au-delà de la symbolique de ses débuts en équipe de France, cette apparition sous le maillot tricolore vient surtout mettre un terme à une série d’actes manqués entre le défenseur et la sélection. "Il y a deux ans (en 2021), on nous avait laissé supposer qu’il allait être appelé au rassemblement de septembre", se rappelle un proche de Wesley Fofana.
"Wesley n'est jamais abattu, c'est ce qui fait sa force"
Mais quelques semaines avant, en août, le défenseur avait subi une fracture du péroné en match amical. Après être revenu en forme avec Leicester à la fin de la saison 2021-2022, le joueur formé à Saint-Étienne était dans les petits papiers de Deschamps. "Wesley avait appelé le coach Ripoll (sélectionneur des Espoirs) pour lui dire qu’il n’allait pouvoir faire qu’un match parce qu’il allait se marier. Le coach Deschamps savait donc qu’il n’allait pas être dispo", explique-t-on dans l’entourage du défenseur.
Mais ce sont surtout les pépins physiques qui ont empêché Fofana d’émerger plus tôt chez les Bleus. Après son transfert à Chelsea, le défenseur a dû abandonner l’idée de disputer la Coupe du monde en raison d’une blessure au genou. "Il y croyait, il était très déçu, c’est une certitude. Mais Wesley assez philosophe sur les blessures, il sait que ça fait partie de la vie. Il n’est jamais abattu, c’est ce qui fait sa force", assure le proche de Fofana. En mars dernier, ce dernier est appelé pour la première fois par Deschamps. Mais il doit une nouvelle fois déclarer forfait en raison d'une lésion musculaire aux ischio-jambiers.
Cette fois, Fofana n’a pas raté le coche et a disputé son premier match avec les Bleus. "Jouer en équipe de France ce n'est pas donné à tout le monde. C’est un rêve de gosse qui se réalise", s'est réjoui ce dernier au micro de la chaîne L'Equipe, heureux de mettre derrière lui sa saison compliquée avec Chelsea.
Une concurrence féroce au poste de défenseur central
Quel avenir pour lui en équipe de France désormais ? "Le revoir, ça ne tient qu’à lui, à travers ce qu’il fera avec son club par rapport aux autres joueurs au même poste. Il joue à un poste qui est très fourni, avec énormément de concurrence", a réagi Didier Deschamps en conférence de presse. Ibrahima Konaté, Dayot Upamecano, Presnel Kimpembe, Lucas Hernandez, Benoît Badiashile, Axel Disasi, Jean-Clair Todibo, William Saliba... Les candidats sont très nombreux et ce n'est que parce qu'Upamecano a "eu un petit souci" au matin du match que Fofana a pu fêter sa première cape.
"Il a tout à fait le niveau et le potentiel pour concurrencer ces joueurs-là et s’imposer comme titulaire", assure Claude Puel, qui a lancé Fofana sur la durée en Ligue 1 avec Saint-Étienne lors de la saison 2019-2020. L’ex-entraîneur de l’ASSE et de Leicester est impressionné par "la puissance extraordinaire" de son ancien protégé, "sa force dans les duels, sa manière d’intervenir, sa progression à la relance".
"Tout ce que fait Wesley, c’est pour s’imposer, pour jouer, pour être le numéro 1. Il respecte tout le monde mais n’a peur de personne", assure le proche de Fofana. Pour s’installer sur la durée en défense centrale avec les Bleus, il lui faudra d'abord déboulonner Konaté et Upamecano, bien installés en charnière depuis la Coupe du monde et la retraite internationale de Raphaël Varane. Mais aussi et surtout réaliser des performances solides contre des adversaires d’un niveau supérieur à Gibraltar.
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