Dortmund-PSG : la tournée des ex continue pour Ousmane Dembélé, avec une efficacité retrouvée
Un air de déjà-vu. Le Paris Saint-Germain retrouve le Borussia Dortmund pour la troisième fois de la saison en Ligue des champions, mercredi 1er mai, cette fois en demi-finales aller. Pour Ousmane Dembélé, le déplacement dans la Ruhr est d'autant plus familier qu'il a porté les couleurs de l'adversaire lors de la saison 2016-2017. En jaune et noir, il s'était révélé au plus haut niveau européen à 19 ans, marquant 10 buts et délivrant 22 passes décisives sur sa route vers son premier quart en C1 (perdu face à l'AS Monaco de Kylian Mbappé).
Le champion du monde 2018 s'apprête à fouler la pelouse du Signal Iduna Park, face à son fameux mur jaune, sous les couleurs d'un autre club pour la première fois depuis son départ. Lorsque le PSG y a arraché un match nul crucial (1-1) lors du dénouement de la phase de groupes en 2020, Dembélé était suspendu. En 2019, un autre rendez-vous manqué s'était produit puisqu'il était blessé pour Dortmund-Barça, en poule. Alors, il y a bien eu l'amical Allemagne-France (défaite 2-1) en septembre dernier, auquel ce dernier a pris part pendant 25 minutes, mais la configuration n'était pas la même.
Rennes, Barcelone et maintenant Dortmund
Cette fois, il est attendu comme titulaire et à 100% de ses moyens. Ce mois d'avril a pris la forme d'une tournée de ses anciens clubs. Après avoir participé à l'élimination de Rennes, son premier club, en demi-finales de Coupe de France (1-0), il a répondu aux sifflets et aux insultes des supporters du Barça par un but et un penalty obtenu, et surtout un sourire diabolique.
"Dans le déséquilibre, dans le dribble, dans la faculté à créer des espaces, c'est un joueur exceptionnel. S'il avait une qualité de finition supérieure, il serait peut-être Ballon d'or aujourd'hui."
Julien Stéphan, l'entraîneur de Rennesaprès la demi-finale de Coupe de France contre le PSG
Pas inhibé, donc, par la pression de son retour à Barcelone, l'intéressé n'a pas confié ses états d'âme avant la rencontre face à Dortmund. C'est Gonçalo Ramos qui s'est présenté en conférence de presse. Pour le Portugais, très souriant et à l'aise face aux journalistes, il n'y a pas de raison que son coéquipier ne réédite pas une nouvelle prestation de haut vol. "C'est quelqu'un de calme, tranquille et confiant. J'espère qu'il jouera comme contre Barcelone", a-t-il répondu.
Du côté de Dortmund, Dembélé devra encore affronter la rancœur de ses anciens supporters. Bien qu'il ait rapporté 100 millions d'euros à son départ d'après le site spécialisé Transfermarkt (arrivé pour 35M€ et vendu 135M€), là-bas personne n'a oublié sa grève de l'entraînement pour forcer son départ vers la Catalogne à l'été 2017. "Ousmane avait réalisé une magnifique saison en effectuant des performances de haut vol et il avait conquis les cœurs de nos fans avant de tout gâcher inutilement", est revenu le directeur général du Borussia, Hans-Joachim Watzke, dans les colonnes de L'Equipe.
Derrière, l'intéressé a passé six années à Barcelone, alternant le bon et le néant à cause de blessures incessantes étalées sur six années. Le retour en France, dans ce PSG engagé dans une nouvelle ère, a ramené le calme dans la carrière d'Ousmane Dembélé. Apprécié par le Parc des Princes, il n'a officiellement raté aucun match à cause d'une blessure cette saison. L'ailier de 26 ans n'a manqué à l'appel que lorsqu'il a été ménagé par Luis Enrique, qui en a fait le principal facteur de déséquilibre de son effectif. Essentiel dans l'animation du club de la capitale, il ne lui manquait plus que de l'efficacité face au but.
Tout vient à point à qui sait attendre
La double confrontation face au FC Barcelone a comme débloqué l'international français, qui a enchaîné trois matchs avec au moins un but (4 au total) après n'avoir trouvé le chemin des filets qu'une seule fois lors de ses 34 premières apparitions sous le maillot parisien (1 but en 65 tirs). Contrairement à son compère de l'attaque Randal Kolo Muani, le visage constamment fermé lorsqu'il est en échec, Dembélé n'a jamais donné l'impression de s'en inquiéter.
Après son doublé contre Lorient (victoire 4-1), il a réfuté l'idée d'un déclic ou d'une recette miracle : "Ce n'est pas grâce à un travail spécifique. Je pense que je me projette de plus en plus devant le but et les ballons arrivent. Tout simplement". Une telle sérénité est peut-être liée à la confiance totale accordée par son coach, Luis Enrique, qui n'a d'ailleurs jamais manqué une occasion de mettre en valeur son joueur alors qu'il ne cesse de répéter qu'il déteste livrer des analyses individuelles. Cela a été notamment le cas après la qualification à Barcelone, en répondant à une question portant sur la prestation de Kylian Mbappé.
Ousmane Dembélé s'est parfaitement intégré dès sa première saison avec le PSG. Il a fait rapidement oublier les ombres pourtant pesantes de Lionel Messi et de Neymar, au point que son coéquipier Milan Skriniar le considère comme l'un des "deux meilleurs joueurs du monde en ce moment" aux côtés de Kylian Mbappé. Mercredi, ces propos ne feront toujours pas consensus, mais "Dembouz" a l'occasion de continuer d'impressionner. Il sera surtout très attendu. On en oublierait presque qu'il s'agira de sa première vraie demi-finale de Ligue des champions (il n'avait joué qu'une minute de Barça-Liverpool en 2019, à l'aller, et était blessé pour la défaite 4-0 à Anfield au retour).
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