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Ligue 1 : le PSG sans concurrence, des attaques enthousiasmantes, des incidents à répétition... Ce qu'on a aimé et moins aimé de la première partie de saison

Mercredi, les derniers matchs de la phase aller de Ligue 1 se sont disputés. A mi-chemin, l'heure est venue d'un premier bilan.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le Paris Saint-Germain et le RC Strasbourg ont marqué une première partie de saison gâchée par des incidents dans les stades de Ligue 1. (JEAN CATUFFE / DPPI via AFP, Frederick FLORIN / AFP, JEAN CATUFFE / DPPI VIA AFP)

Et maintenant, place au repos. Après une 19e journée riche en émotions, mercredi 22 décembre, les joueurs de Ligue 1 bénéficient de quelques jours de coupure. L'occasion de dresser le bilan d'une première partie de saison animée, marquée par des hauts et des bas.

On a aimé : 

Du spectacle et des buts à tous les étages 

Si souvent décriée, la Ligue 1 offre, cette saison, un grand spectacle. Celui-ci se traduit par une moyenne de 2,82 buts par match, une statistique supérieure aux deux dernières saisons à ce stade (2,77 en 2020-2021 et 2,5 en 2019-2020). Si le chiffre n'atteint pas encore les sommets allemands ou italiens, supérieurs à 3 buts par rencontre, la Ligue 1 titille une Premier League pourtant plus côtée (2,92 buts par matchs) et dépasse largement la Liga espagnole et ses maigres 2,5 buts par rencontre.

En conséquence, le nombre de scores vierges faiblit lui aussi. Avec huit petits 0-0, la Ligue 1 se place au niveau de la Bundesliga. Seule l'Italie (7) fait mieux. Surtout, le championnat français fait bien mieux que la Premier League (11) et la Liga (21 !). Qui a dit que l'herbe était plus verte ailleurs ? 

Le jeu décomplexé de Strasbourg, Rennes, Montpellier et Lens

Dans cette Ligue 1 spectaculaire, quatre équipes tirent particulièrement leur épingle du jeu. Strasbourg, Rennes (34 buts chacuns), Montpellier et Lens (33 réalisations pour les deux) sont, derrière le PSG, les trois meilleures attaques 

Ces équipes, pourtant pas les mieux dotées financièrement, illustrent le virage offensif pris par la Ligue 1. Métamorphosé par l'arrivée de Julien Stéphan sur son banc, Strasbourg cartonne. Le duo Ajorque-Diallo flambe (17 buts à eux deux), et le Racing, proche de la relégation et souvent décrié pour son jeu défensif l'an passé, est aux portes des places européennes. 

Les Rennais, ici lors de leur large victoire contre Lyon (4-1), possèdent la 2e attaque de Ligue 1. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

C'est encore plus probant pour Lens, qui confirme les promesses affichées la saison dernière. Portés par un public bouillant et un 3-4-2-1 très offensif, les Sang et Or impressionnent. Malgré un coup de moins bien en décembre, les Artésiens de Franck Haise, 9es, visent clairement l'Europe. 

On pensait le MHSC démuni après le départ de ses artificiers Delort et Laborde fin août. Mais avec l'arrivée de l'entraineur Olivier Dall'Oglio, résolument porté vers l'offensive, les Héraultais ont largement comblé ces départs. L'Anglais Stephy Mavididi (6 buts) a pris le relais, et c'est tout Montpellier, 5e à la trêve, qui rêve tout haut.

A Rennes, le jeu attractif prôné par Bruno Génésio fonctionne à merveille. Les Bretons sont restés invaincus deux mois au cœur de l'automne et occupent la 4e place au classement. Les recrues Laborde (9 buts), Sulemana, Majer ou Santamaria sont parfaitement intégrées dans le collectif rouge et noir. Avec eux, Rennes a de quoi voir venir, y compris sur la scène européenne.

Des milieux offensifs portent leurs équipes avec brio

La "Ligue des Talents" porte décidément bien son nom. Ce début de saison a confirmé une tendance : la Ligue 1 regorge de joueurs décisifs, des milieux offensifs créateurs qui, d'une passe lumineuse, d'un dribble venu d'ailleurs ou d'une frappe chirurgicale, peuvent débloquer le sort d'un match. Le Montpelliérain Téji Savanier, par son influence sur son équipe (5 buts, 5 passes décisives) comme par sa technique individuelle, est probablement l'exemple le plus probant.

Malgré une baisse de régime en décembre et un OL décevant, Lucas Paquetá a rayonné. On peut au moins en dire autant de Seko Fofana (Lens), Dimitri Payet (Marseille), Lovro Majer (Rennes), Romain Faivre (Brest) ou Ludovic Blas (Nantes). Cette liste, tout sauf exhaustive, fait la part belle à de nombreux clubs. Et prouve, s'il le fallait, que le talent n'est pas uniquement concentré dans les grosses écuries.

On n'a pas aimé :

Le PSG, pâle leader sans vraie concurrence

A la simple lecture du classement, on pourrait penser que le Paris Saint-Germain, leader avec 13 points d'avance sur Nice, écrase la Ligue 1. C'est en partie vrai, mais on ne peut s'empêcher d'éprouver une once de déception au regard des prestations parisiennes. Trop souvent (Lyon, Metz, Angers, Lille, Nantes, Lens ou Lorient), le PSG s'en est sorti avec beaucoup de réussite, sans réellement maitriser la rencontre. Peu décisif (un but) et sans réelle emprise sur ses coéquipiers, Lionel Messi symbolise, malgré lui, ces Parisiens balbutiants. Un an après sa nomination, Mauricio Pochettino peine à instaurer sa patte.

Paradoxalement, ce PSG fade mais porté par un Mbappé rayonnant domine sans partage le championnat. La faute, aussi, à une concurrence inexistante. Ambitieux en début de saison, Lyon, Marseille, Monaco et Lille piétinent. Si leur irrégularité chronique donne lieu à une course passionnante pour les places d'honneur, la lutte pour le titre est déjà scellée depuis belle lurette.

Bordeaux et Saint-Etienne, les historiques à la ramasse

Non, Saint-Etienne et Bordeaux ne s'attendaient pas à jouer le titre. Mais après un maintien acquis de justesse l'an passé, les supporters des deux camps espéraient une saison plus tranquille. Las, Verts et Girondins, seize titres de champion à eux deux, sont de nouveau embarqués dans une saison galère.

Lanterne rouge avec 12 points, l'ASSE s'est séparée début décembre de son entraîneur Claude Puel. Son successeur Pascal Dupraz a manqué ses débuts contre Nantes (0-1) mercredi, et le jeune effectif stéphanois ne lui laisse pas une grande marge de manœuvre. Malgré de nombreux remous en interne cet été (changement de propriétaire, d'entraineur et effectif remodelé), Bordeaux, 17e avec 17 points, n'a gagné que trois fois et n'a jamais gardé sa cage inviolée.

Les Girondins, ici Ricardo Mangas et Mbaye Niang contre Lyon, ont totalement raté leur première partie de saison. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Avec des défenses extrêmement poreuses (40 et 43 buts encaissés, plus haut total du championnat), les atouts offensifs stéphanois (Khazri, 7 buts) et bordelais (Elis, 7 buts) risquent de ne pas suffire. Le salut pourrait venir... de la concurrence, puisque Lorient ou Metz affichent autant de carences.

Les incidents dans les stades

Le monde du football se faisait une joie de retrouver des ambiances endiablées, après dix huit-mois de huis clos ou de jauges extrêmement réduites. D'accord, de nombreuses tribunes ont, fort heureusement, offert un superbe spectacle mêlant tifos et chants. Mais comment oublier les nombreux incidents, trop répétitifs, qui ont terni l'image de la Ligue 1 ? 

A Montpellier, Nice, Lens, Angers, Saint-Etienne, Marseille et Lyon, des envahissements de terrain ou jets de projectiles ont nui au déroulement de rencontres. Les sanctions collectives (huis-clos partiels ou totaux) imposées par la Ligue n'ont pas calmé les ardeurs de la minorité de fauteurs de troubles. Les mesures annoncées par le gouvernement jeudi 16 décembre éviteront-elles de nouveaux incidents ? Les semaines de reprise seront scrutées de très près.

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