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Tournoi des six nations : France-Angleterre, les clés d'une finale pour le Grand Chelem

Samedi face à l’Angleterre, les Bleues tenteront d’aller décrocher le sixième Grand Chelem de leur histoire. Une consécration qui leur échappe depuis 2018.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les Tricolores, Madoussou Fall et Gaëlle Hermet au duel avec l'Anglaise Emily Scarratt, le 24 avril 2021. (ANDREW COWIE / COLORSPORT)

"S’il y avait des clés pour battre l’Angleterre je pense que ça se saurait", sourit Annick Hayraud, la manageuse des Bleues à deux jours du choc attendu. Ne vous-y trompez pas, le XV de France compte bien se démener pour trouver la recette et renverser la première nation mondiale, samedi 30 avril, dans un match qui offrira aux gagnantes le gain du Tournoi des six nations et le Grand Chelem.  

Face à une équipe qu’elles n’ont plus battue depuis quatre ans, le défi est réel pour des Bleues qui veulent "marquer les esprits", des mots d’Annick Hayraud, avant le Mondial en octobre prochain. "Il faut avoir confiance en nous, on a la possibilité de les battre", ajoute aussitôt la patronne des Bleues. Mais alors comment battre une équipe invincible depuis 22 matchs et contre laquelle les Bleues restent sur 9 défaites consécutives ?  

Un match à gagner devant

Oui l’adage paraît sûrement facile, voir bateau, mais que voulez-vous, c’est avant tout devant que se gagne un match de rugby. Ce n’est pas pour rien que les patrons des Bleus, Annick Hayraud et Thomas Darracq, comme notre consultante et ancienne internationale Marie Sempéré, ont appuyé sur l’importance du combat pour espérer renverser les Red Roses. "Jusqu’à présent, les Anglaises ont martyrisé tout le monde sur mêlée et ballon porté et, vu la compo des Bleues, on veut clairement leur répondre et on en a les moyens. Il y a de la puissance, des grosses plaqueuses. Le replacement de Ferer en troisième ligne sera important pour avoir une autre option en touche", analyse Marie Sempéré.  

''Avec les Anglaises c’est toujours le même scénario. Dès qu’elles ont l’occasion de jouer une pénaltouche dans le camp adverse, elles la tentent et lancent un ballon porté pour marquer. C’est un moyen de se rassurer. Si on les bouscule dans ce secteur, on peut les marquer psychologiquement.''

Marie Sempéré, ancienne internationale et consultante pour France télévisions

à franceinfo: sport

La présence d’Audrey Forlani ou encore de Céline Ferer répondent à une "volonté de densifier" le pack, comme le confirme le responsable sportif des Bleues, Thomas Darracq. "Il y avait aussi un équilibre aérien à trouver. On sait que la conquête anglaise est efficace, on souhaite combattre dans tous les aspects du jeu. On a fait le choix d’avoir une première ligne puissante, en gardant nos rapides et nos feux follets sur le banc pour équilibrer au mieux ce match et maintenir une certaine intensité tout au long de la partie", poursuit-il.

Des failles sur les extérieurs ?

Une fois le duel frontal engagé et la défense resserrée, les Bleues auront tout intérêt à envoyer la balle à l’aile. "Les Anglaises ont des arrières extraordinaires, mais elles n’écartent pas énormément le jeu. Face à des équipes capables de conserver le ballon et de jouer sur les extérieurs, elles ont plus de difficultés, on peut les prendre là-dessus", annonce Marie Sempéré.  

Dans l'exercice, le rôle de la charnière Sansus-Drouin sera primordial. "Le retour de Caroline va être précieux (absente lors des deux derniers matchs), elle a l’habitude de ce genre de match à enjeu et c’est une excellente gestionnaire", appuie l’ancienne internationale. "On sait que c'est une joueuse qui peut défendre très fort, qui a beaucoup de main et un jeu au pied très intéressant. Elle est complète dans sa panoplie technique", ajoute Annick Hayraud. Qu’il faille passer par le pied, des passes lasers ou s’engager ballon en main dans la moindre faille, l’une comme l’autre peuvent apporter un danger de tous les instants. Avec ses six réalisations, Laure Sansus est d’ailleurs la meilleure marqueuse d’essais des Bleues.  

Pour Marie Sempéré, la présence de Chloé Jacquet (7 sélections, 2 essais depuis le début du Tournoi) à l’arrière, est également un vrai plus pour déborder la défense anglaise. "Avec son expérience du 7, on sait qu’elle peut intervenir partout sur le terrain. On l’a vu avec sa relance contre les Galloises avec Sansus, c’est quelqu’un qui prend des initiatives, il lui faut très peu d’espace pour faire la différence. Elle sent les coups, notamment sur les petits côtés. C’est un secteur sur lequel on peut vraiment surprendre les Anglaises." 

Une constance à retrouver

Mais les Bleues sont-elles "capables de proposer une performance de haute intensité physique, technique, de concentration pendant 80 minutes", s’interroge Marie Sempéré. C’est peut-être la grande inconnue de la rencontre. Car si les coéquipières de Gaëlle Hermet ont infligé de lourdes défaites à l’Italie, l’Irlande, l’Ecosse puis au pays de Galles, elles n’ont jamais réussi à présenter un contenu aussi abouti que lors de la tournée d’automne.

''Ça promet un gros match défensif où il n’y aura sûrement pas beaucoup d’écart. Les deux équipes vont se rendre coup pour coup. Il nous faudra une défense hermétique, occuper les terrains comme il faut et prendre les points dès qu’ils se présentent.''

Thomas Darracq, responsable sportif des Bleues  

en conférence de presse d'avant-match

Ballons tombés, en-avants, soutiens en retard, plaqueuses sanctionnées, les maladresses ont, jusqu’alors, privé les Bleues de continuité et gâché un certain nombre d’occasions. Des opportunités qu’il ne faudra pas laisser passer pour espérer un résultat samedi. "On a pris le parti d’équilibrer les temps de jeu sur ce Tournoi pour essayer d’optimiser les forces pour ce dernier match face à l’Angleterre, ça peut expliquer le manque de fluidité, soumet Thomas Darracq. Samedi, on pourra mesurer la pertinence de ce choix."   

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