Sprint final pour Obama et Romney : des milliers de kilomètres et un vrai suspense
Barack Obama doit parcourir 8 000 km pour visiter cinq Etats en 20 heures. De son côté, Mitt Romney a entamé un périple de 3 000 km.
PRESIDENTIELLE AMERICAINE – A la veille du scrutin, ils font quasiment jeu égal dans les sondages. Barack Obama et Mitt Romney ont abordé dimanche 4 novembre le sprint final de la présidentielle américaine pour tenter de convaincre les derniers indécis et mobiliser leurs troupes. Le démocrate et le républicain poursuivent leur course effrénée, alors que les sondages donnent un tout petit avantage au président sortant dans les Etats clés. Après plusieurs mois de spots publicitaires et d'attaques réciproques, parfois acerbes, les deux candidats ont simplifié leur message à l'approche du verdict : chacun s'est posé comme le meilleur recours pour résoudre la crise économique et sortir le pays d'un profond clivage politique.
Des milliers de kilomètres au pas de charge
Au début d'un périple dominical de 3 000 km dans cinq Etats, Mitt Romney a expliqué à quelque 4 000 partisans qu'il ne leur promettait pas "de plus gros chèque de l'Etat, ni de prendre aux uns pour redistribuer en votre faveur". "Le président croit que la solution réside dans davantage d'Etat. Non, la solution, c'est davantage de bons emplois", a-t-il lancé en vantant son expérience d'homme d'affaires. "Pour la première fois en quatre ans, chaque entrepreneur, chaque petite entreprise, chaque créateur d'emplois saura que le président des Etats-Unis les aime", a répété Mitt Romney plus tard à Cleveland, dans l'Ohio (nord). L'Etat est si disputé en cette fin de campagne que l'avion de Mitt Romney a croisé sur le tarmac de l'aéroport celui du vice-président Joe Biden, venu faire campagne dans la même ville. La visite de Mitt Romney était sa 19e dans l'Etat en un mois.
De son côté, Barack Obama poursuivait dimanche sa course effrénée, avec 8 000 km au programme pour cinq Etats en 20 heures. Tôt le matin, il a grimpé dans Air Force One en direction du New Hampshire, seul Etat d'un Nord-Est largement acquis aux démocrates que Mitt Romney peut espérer mettre dans son escarcelle. "Nous avons fait de réels progrès ces quatre dernières années mais, New Hampshire, nous sommes ici parce que nous savons que du travail reste à faire. Et tant qu'un seul Américain qui veut un emploi ne pourra pas en trouver un, notre travail ne sera pas terminé", a-t-il lancé à Concord, après un discours de l'ancien président Bill Clinton, venu une nouvelle fois à la rescousse.
Une même stratégie : faire le tour des Etats clés
Le président s'est ensuite rendu à Fort Lauderdale en Floride, le "Graal" de la carte électorale avec ses 29 grands électeurs. L'Etat du Sud-Est est resté dans l'histoire pour avoir décidé de l'élection sur le fil de George W. Bush en 2000. Puis Barack Obama est apparu devant une foule de 15 000 personnes avec le chanteur Stevie Wonder à Cincinnati, dans l'Ohio. "Il y a encore des gens indécis. Vous venez de décider d'écouter Stevie, ça je ne peux pas le contester. Mais pour ceux d'entre vous ou de vos voisins ou vos amis qui n'ont pas encore décidé (...), il s'agit d'un choix entre deux visions fondamentalement différentes de l'Amérique", a dit le président américain. Obama devait prononcer son dernier discours de dimanche à Aurora, dans la banlieue de Denver (Colorado, ouest) avant de passer ce qui restera de la nuit dans le Wisconsin (nord).
De son côté, et malgré le passage obligé par l'Ohio, verrou qu'il doit faire sauter s'il veut garder ses chances de succéder le 20 janvier 2013 à Barack Obama, Mitt Romney a consacré quelques heures à la Pennsylvanie (est), un Etat qu'aucun des candidats n'avait jusqu'ici jugé utile de solliciter sérieusement. Malgré le froid et peut-être du fait de la rareté de sa présence ici, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont venues l'écouter. "Votre voix porte dans tout le pays... et dans mon cœur", a-t-il affirmé. Les discours de Barack Obama lundi sont prévus dans les capitales du Wisconsin, de l'Ohio et de l'Iowa.
En soirée, il se rendra à Chicago, son fief de l'Illinois (nord), où il passera la journée du scrutin, même s'il a déjà voté de façon anticipée fin octobre.De son côté, Mitt Romney effectuera cinq déplacements en Floride, Virginie, Ohio et New Hampshire lundi. Il devrait voter mardi dans le Massachusetts, avant d'attendre les résultats à Boston.
Sondages : le suspense est intact
A la veille du vote, les sondages nationaux montrent un sprint final serré entre le président démocrate sortant et l'ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est). Une enquête publiée dimanche soir par le Wall Street Journal et NBC News donne 48% des intentions de vote pour Barack Obama et 47% pour Mitt Romney, soit une quasi égalité si on tient compte de la marge d'erreur de plus ou moins 2,55%. Un autre sondage réalisé pour USA Today par l'institut Gallup dans les Etats clés situe les deux candidats à égalité, avec 48% chacun. Une précédente enquête publiée dimanche par ABC News/Washington Post plaçait également les deux hommes à 48% chacun. Mais à J-2, le sortant semble néanmoins toujours le mieux placé pour l'emporter vu la prééminence que lui accordent les sondages dans la dizaine d'Etats les plus contestés et où se joue la présidentielle.
Le président est en effet élu au suffrage universel indirect et doit rassembler une majorité de 270 grands électeurs (sur 538) pour être élu. Dimanche matin, sur la chaîne ABC, le conseiller politique de Barack Obama, David Plouffe, a concédé qu'il s'agissait d'une course "très serrée", mais a souligné que le président gardait "une avance importante" dans les Etats-clés.
Une enquête dans quatre de ces Etats donne les deux candidats à égalité en Floride et dans le Colorado, une avance non significative (un point) d'Obama en Virginie, mais une avance plus substantielle (quatre points) dans l'Ohio. Au vu des résultats des sondages des derniers jours, ce dernier Etat semble incliner en faveur du président-candidat. Si Obama peut se permettre de perdre l'Ohio, en revanche Romney devra y compenser sa défaite en raflant un autre Etat qui jusqu'à présent penchait en sa défaveur. C'est ce calcul qui l'a incité à faire une halte dimanche en Pennsylvanie, région qui n'a pas soutenu un candidat républicain depuis 1988, mais où il espère renverser la tendance en mobilisant les voix des électeurs indépendants.
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