Syrie : le régime promet un référendum pour la fin février
Damas a annoncé mercredi qu'un projet de Constitution serait soumis au vote, le 26 février. Mais sur le terrain, la répression continue.
Le régime syrien fait une nouvelle promesse à son peuple alors que la répression continue de plus belle. Damas a annoncé mercredi 15 février qu'un projet de Constitution serait soumis à référendum le 26 février. Le texte introduirait pour la première fois depuis cinquante ans le pluralisme : selon le régime, il mettrait fin à la primauté du parti Baas.
Le régime affirme que la nouvelle loi fondamentale instaurera un "Etat démocratique". "Le système politique sera basé sur le principe du pluralisme politique et le pouvoir sera exercé démocratiquement à travers des élections", selon le texte du projet diffusé par l'agence Sana et la télévision publique. Le nouveau texte précise que "le président de la République sera élu directement par le peuple pour deux mandats successifs" et que "la religion du président est l'islam".
Ces annonces interviennent la veille d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies, qui doit se prononcer jeudi sur un projet de résolution qui condamne la répression, quelques jours après le blocage d'un texte similaire au Conseil de sécurité. L'adoption de cette résolution est très probable, mais elle aura une portée essentiellement symbolique.
Près de 6 000 morts depuis le début des troubles
Dans le pays, la liste des morts s'allonge avec au moins vingt personnes tuées mercredi. Homs, bastion de la révolte, reste pratiquement coupée du reste du monde, les combats meurtriers entre déserteurs et armée redoublent de violence et des dizaines d'arrestations ont lieu chaque jour sur l'ensemble du territoire.
Au niveau diplomatique, les condamnations se succèdent toutefois sans qu'une véritable issue ne pointe, faute d'accord de la Chine et de la Russie, opposées à tout interventionnisme. Après onze mois de contestation populaire, le bilan de la répression s'élèverait à plus de 6 000 morts.
La Ligue arabe et les puissances occidentales tentent de trouver une issue à la crise, au moins sur le plan humanitaire. Mercredi, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a souhaité que l'ONU discute de la création de couloirs humanitaires "permettant aux ONG d'atteindre les zones qui font l'objet de massacres". La veille, il avait annoncé que Paris allait créer un fonds d'urgence humanitaire doté d'un million d'euros.
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