Le régime syrien "coopère" avec les observateurs de la Ligue arabe
Une première délégation de 50 observateurs se dirige mardi matin vers Homs, bastion de la rébellion où la répression a fait une trentaine de morts la veille.
Les observateurs de la Ligue arabe, qui sont arrivés lundi 26 décembre en Syrie pour une mission plus que délicate, sont en route pour Homs mardi matin, selon le chef de la délégation. Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi a déclaré à l'agence Reuters : "Nos frères syriens coopèrent totalement et sans aucune restriction jusqu'à présent", indique Al-Jazeera.
La télévision privée syrienne Dounia, proche du pouvoir, annonçait lundi l'arrivée à Damas d'une première délégation composée de cinquante observateurs. Ils sont chargés de surveiller la situation sur le terrain, où le régime de Bachar Al-Assad poursuit sa répression contre la contestation malgré les efforts de la Ligue arabe.
Une mission très contrôlée
Ces experts civils et militaires arabes doivent être répartis par groupes de dix pour effectuer leurs visites. Outre Homs, bastion de la rébellion contre le régime, ils seront mardi à Damas, Hama et Idlib, puis iront mercredi à Qamechli, Tarsos, Panias et Deir Al Zor.
Les nouvelles déclarations du chef de la délégation sur la coopération du régime sont une surprise. Lundi, le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition, a affirmé que peu après leur arrivée, les observateurs auraient déclaré "qu'ils ne peuvent pas aller là où les autorités ne veulent pas qu'ils aillent".
De son côté, le ministère des Affaires étrangères syrien expliquait que "la mission a la liberté de se déplacer en coordination avec la partie syrienne et conformément au protocole".
Au moins vingt-neuf morts à Homs
Quelques heures à peine avant l'arrivée de la délégation, les forces syriennes ont lancé une offensive majeure pour prendre le contrôle de Bab Amro, un quartier de Homs (centre-ouest du pays). Assiégé depuis plusieurs jours, la ville a été la cible de bombardements. Les tirs d'obus et de mitrailleuses lourdes y ont fait au moins vingt-neuf morts et des dizaines de blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Celui-ci a annoncé mardi matin que onze chars se sont retirés du quartier assiégé.
"J'ai vu des ambulances transportant des soldats blessés passer devant ma fenêtre ces derniers jours. Ils se font tirer dessus", témoigne un habitant de Homs. "La situation est effrayante et le pilonnage est plus intense que les trois derniers jours", s'alarmait l'OSDH.
L'opposition en appelle au Conseil de sécurité de l'ONU
Face à la répression, l'opposition syrienne réclame le soutien de la communauté internationale. Depuis Paris, le CNS a demandé lundi que "le Conseil de sécurité soutenu par les membres des Nations unies adopte le plan arabe et donne la possibilité de l'appliquer".
Le plan, destiné à mettre fin aux violences qui ont fait des milliers de morts depuis la mi-mars, prévoit l'arrêt de la répression, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.
Martine Laroche-Joubert, journaliste à France 2, revient sur la situation dans le pays :
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