Témoignages "On ne retrouvera jamais de telles émotions" : après Paris 2024, la déprime des médaillés olympiques français

90% des médaillés français ont confié avoir des sentiments de solitude, de tristesse voire de déprime, alors que l'enthousiasme créé autour de Paris 2024 est désormais retombé.
Article rédigé par franceinfo
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Nélia Barbosa célèbre sa médaille au Club France, le 8 septembre 2024. (BOUKLA Fabien / KMSP via AFP)

Ils sont réunis une nouvelle fois, loin de la capitale, à Tignes, en Savoie. Les 83 médaillés français de Paris 2024 participent aux Etoiles du sport, un événement qui permet à de jeunes espoirs de profiter de l'expérience de leurs aînés, en l'occurence des champions olympiques et paralympiques.

Mais quelques mois après l'événement, la ferveur est retombée. 90% des médaillés français de Paris 2024 ont confié ressentir de la solitude, de la tristesse et de la déprime. Une tendance qui touche évidemment les champions olympiques, mais qui s'aggrave encore chez les athlètes paralympiques. Car en plus de l'engouement qui s'est forcément essoufflé, ils voient désormais les subventions et les sponsors disparaître.

Nélia Barbosa, la vice-championne paralympique de canoë, en est un exemple. Elle a été confronté à cette déprime brutalement, juste après les Jeux. Au point de faire appel à un psychologue. "On nous en demande tellement… On nous demande d'être à 100% tout le temps, tous les jours. En fait, on est des êtres humains et on a des failles", explique-t-elle.

"On est passés de trois entraînements par jour à rien du tout, du jour au lendemain. La fête est finie et il faut retourner à la vie normale."

Nélia Barbosa, la vice-championne paralympique de canoë

à franceinfo

"J'ai eu énormément de mal à retourner à l'entraînement. On a vécu quelque chose de tellement grandiose, tellement unique qu'on ne retrouvera jamais de telles émotions sur d'autres compétitions. Ça fait cogiter un petit peu", résume la médaillée française.

"A moitié en manque"

Pour Antoine Praud également, son état a dépassé la nostalgie. Lui aussi a eu beaucoup de mal à reprendre une vie normale après sa médaille de bronze en para-athlétisme. "On sentait vraiment qu'il y avait une 'atmosphère Jeux' et tout à coup, il n'y a plus ça et tu es à moitié en manque : 'Redonnez-moi ça, c'était trop bien, tout le monde était souriant et joyeux'. Il y a cette petite déprime qui vient te mettre une claque et te dire que les Jeux, c'est fini et tu dois attendre quatre ans pour revivre ça", confie-t-il.

Une déprime accentuée par la perte de leurs sponsors comme la plupart des athlètes paralympiques. Mais Nélia Barbosa et Antoine Praud comptent bien être décrocher de nouvelles médailles dans quatre ans à Los Angeles.

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