Toulouse : le suspect était "repéré mais rien n'indiquait qu'il pouvait ainsi passer à l'acte"
Dans un entretien à FTVi, Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la DST et spécialiste des réseaux islamistes, revient sur le profil du suspect, "très certainement converti au salafisme".
Louis Caprioli : Pas du tout. L'essentiel est le séjour qu'il a fait dans les zones tribales pakistanaises. C'est le lieu où il s'est très certainement converti au salafisme, et donc à la haine de l'Occident. Nous connaissons bien ce type de profil de jeunes délinquants qui se radicalisent. Ils peuvent entrer dans une forme de discours et d'action violente avec une cohérence toute relative. Ils se nourrissent d'un peu tout : la présence française en Afghanistan, au Sahel, le vote contre la burka.....Dans les dix dernières années, plusieurs individus de ce genre ont été arrêtés.
FTVi : Ces Français que l'on surnomme les "Pakistanais" ou les "Afghans" sont-ils nombreux à faire ce voyage ?
L. C. : Leur nombre est réduit. Ils ne sont que quelques dizaines. On n'est plus aujourd'hui dans les vagues d'il y a quinze ou vingt ans. Le filet de sécurité s'est resserré sur eux. Pour autant, il existe des individus qui continuent à se convertir au salafisme et à basculer dans la violence.
FTVi : Les services secrets pistent donc ces individus ?
L. C. : Effectivement. C'est le cas, semble-t-il, pour le suspect de Toulouse. Il était fiché, repéré mais rien n'indiquait qu'il pouvait ainsi passer à l'acte. Et c'est bien toute la difficulté dans le suivi de ces gens qui peuvent à tout moment devenir extrêmement dangereux.
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