Chevaline. Sur la piste du guet-apens
La mĂȘme arme a servi Ă assassiner les quatre personnes, selon "Le Parisien".
TUERIE DE CHEVALINE - "Cette affaire ressemble de plus en plus Ă un guet-apens mĂȘme si nous ne sommes pas encore sĂ»r que cela soit l'Ćuvre d'un professionnel". A lire les dĂ©clarations du procureur d'Annecy, Eric Maillaud, au DauphinĂ© LibĂ©rĂ©Â vendredi 7 septembre, il semble que les enquĂȘteurs se dirigent vers la piste d'un piĂšge tendu Ă la famille Al-Hilli sauvagement assassinĂ©e sur une route forestiĂšre de Chevaline, en Haute-Savoie, mercredi.
D'aprĂšs le Parisien, la mĂȘme arme a servi pour tuer Ă bord de leur break BMW Saad Al-Hilli, sa femme Iqbal, une femme de 77 ans, qui pourrait ĂȘtre la grand-mĂšre maternelle, ainsi qu'un cycliste qui aurait eu le malheur de passer par lĂ . Il n'est toutefois pas prĂ©cisĂ© s'il s'agit d'une seule et mĂȘme arme ou du mĂȘme modĂšle. "Le calibre de l'arme n'est d'ailleurs pas celui utilisĂ© couramment par le grand banditisme", affirme le quotidien. Selon le procureur samedi, les quatre personnes tuĂ©es ont toutes reçu deux balles dans la tĂȘte.
Amateurisme et professionalisme
D'aprĂšs les enquĂȘteurs, rapporte encore Le Parisien, ces crimes mĂ©langent "professionalisme et amateurisme". Si le ou les tueurs ont agi de maniĂšre implacable et prĂ©cise, "l'acharnement contre le cycliste tĂ©moigne d'une rage que 'les pros ne connaissent pas'", a dĂ©clarĂ© un enquĂȘteur. Quelque 25 douilles ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur place.
Pour sa part, L'Express rapporte qu'il pourrait s'agir d'un calibre de 7,65, "un indice troublant car celui-ci s'avĂšre moins courant que le 9 mm". Le site de l'hebdomadaire remarque Ă©galement que toute les victimes ont Ă©tĂ© "retrouvĂ©es avec au moins trois balles dont une dans la tĂȘte. LĂ encore, cette constatation cadre mal avec l'hypothĂšse d'une mauvaise rencontre fortuite de la famille Al-Hilli comme celle d'une tentative de vol qui dĂ©gĂ©nĂšre". Par ailleurs, Saad Al-Hilli aurait tentĂ© "une ultime manoeuvre de dĂ©gagement: la BMW break a heurtĂ© le talus en terre du parking".
Les enquĂȘteurs recherchent toujours un 4x4 vert et une moto qui ont Ă©tĂ© vus par le cycliste britannique ayant dĂ©couvert les corps. Ils ont sollicitĂ© le concours des polices suisse et italienne dans le but d'arrĂȘter le ou les criminels, le lieu de la tuerie se trouvant Ă quelques heures Ă peine des frontiĂšres françaises.
Des parents de la famille arrivés en France
En outre, "des membres de la famille sont arrivés en France" vendredi soir, a annoncé samedi le procureur d'Annecy, en évoquant un "oncle ou une tante". "Je ne sais pas quand ils pourront voir la petite fille" la plus jeune, Zeena, quatre ans, sortie indemne du drame aprÚs huit heures, cachée aux pieds de sa mÚre morte, a précisé le procureur, soucieux de "s'assurer que ça puisse se faire sans difficulté".
Sa soeur de sept ans, Zainab, griĂšvement blessĂ©e Ă la tĂȘte, Ă©tait toujours plongĂ©e dans un coma artificiel. "DĂšs que les mĂ©decins donneront le feu vert, elle sera trĂšs rapidement entendue par les enquĂȘteurs", a expliquĂ© le procureur. "On espĂšre qu'elle pourra nous dire ce qu'elle a vu, donner des descriptions, le nombre de personnes, hommes ou femmes, des couleurs de peau, des vĂȘtements. Enfin, tout ce qui peut permettre un dĂ©but d'identification".
Des enquĂȘteurs français au domicile de la famille
De l'autre cĂŽtĂ© de la Manche, quatre enquĂȘteurs français, conduits par le colonel Marc de TarlĂ©, chef du bureau des affaires criminelles de la gendarmerie, devaient se coordonner avec leurs homologues britanniques afin de perquisitionner le domicile des victimes Ă Claygate, dans la grande banlieue cossue du sud de Londres. La perquisition sera "trĂšs longue", a indiquĂ© une source proche de l'enquĂȘte, ajoutant qu'elle dĂ©passerait la journĂ©e.
Une rĂ©union entre policiers britanniques et gendarmes français s'est tenue samedi matin pour "mettre au point une stratĂ©gie" et dĂ©terminer le nombre de policiers Ă mobiliser sur l'affaire cĂŽtĂ© anglais. Les enquĂȘteurs espĂšrent notamment "faire parler" la maison Ă colombages de la famille al-Hilli Ă Claygate.
Le frĂšre entendu
Le frĂšre de Saad al-Hilli, sera entendu en Grande-Bretagne, au mĂȘme titre que l'ensemble de l'entourage des victimes, selon le procureur d'Annecy. Les gendarmes français dĂ©pĂȘchĂ©s sur place "verront ça avec les enquĂȘteurs britanniques", a dĂ©clarĂ© samedi le procureur Eric Maillaud. Le frĂšre de Saad Al-Hilli s'Ă©tait prĂ©sentĂ© spontanĂ©ment Ă la police britannique pour nier toute culpabilitĂ©.
Un litige financier opposait les deux hommes. D'aprĂšs Le Parisien samedi, le pĂšre de famille assassinĂ© Ă©tait "prĂ©occupĂ©". Le journal croit encore savoir que "la piste du drame familial, sur fond d'un diffĂ©rend entre Saad et son frĂšre aĂźnĂ©, Zaid, concernant la succession de leurs parents est sĂ©rieusement Ă©tudiĂ©e. D'aprĂšs les tabloĂŻds anglais, Kadim al-Hilli, le pĂšre, dĂ©cĂ©dĂ© l'an dernier, aurait pu laisser Ă ses fils un patrimoine avoisinant le million de livres sterling (1,26 MâŹ), dont une partie pourrait se trouver dans des paradis fiscaux".
Vendredi, le procureur d'Annecy s'était montré prudent : "Ce n'est pas parce qu'on dit qu'il y a un litige entre deux frÚres que celui-ci devient nécessairement le suspect numéro 1."
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