Ce que l'on sait de l'accident du car belge en Suisse
Un bus transportant des écoliers de retour d'une classe de neige s'est encastré mardi soir dans la paroi d'un tunnel en Suisse. 22 enfants et 6 adultes ont péri dans l'accident.
Il s'agit du plus grave accident de la route depuis 30 ans en Suisse. Vingt-huit personnes, dont 22 enfants, ont trouvé la mort, mardi 13 mars au soir, dans l'accident d'un autocar belge survenu à Sierre, dans le canton du Valais (sud de la Suisse), a annoncé la police locale. Vingt-quatre enfants sont également blessés. Les premiers éléments permettent de mieux comprendre ce qui s'est passé.
• Dans quelles circonstances s'est produit l'accident ?
Le car venait de quitter une station de ski du Val d'Anniviers, à moins de 10 kilomètres en amont, quand il a percuté une paroi au milieu du tunnel autoroutier à la sortie de Sierre. Il a dévié de sa trajectoire pour une raison qui demeure inconnue et a heurté la bordure droite de la chaussée avant de percuter frontalement un mur de béton situé à l'extrémité d'une place de secours.
L'endroit n'est "absolument pas" dangereux, selon le président du gouvernement du canton de Valais, Jacques Melly, interrogé par France Info. "C'est à deux kilomètres après l'entrée de l'autoroute. (...) Ce n'est pas une artère très fréquentée, surtout un mardi soir à 21h15", a-t-il précisé en attendant les résultats de l'enquête.
La compagnie de transport belge à laquelle appartient le bus avait une "excellente réputation", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat à la mobilité belge, Melchior Wathelet. Les deux chauffeurs, qui sont morts dans l'accident, étaient "arrivés la veille" en Suisse. Le secrétaire d'Etat a assuré que les "temps de conduite ont été respectés", précisant que le car datait de 2002.
"Tous les passagers ont été basculés vers l'avant avec une force extrême, d'où ce bilan", selon Jean-Pierre Délarze, en charge des secours à Sierre, cité par 20minutes.ch.
La carcasse du véhicule a été acheminée dans un hangar du service de l'entretien des autoroutes de Sierre. Le pare-brise avant a explosé, le toit de l'autocar a été décollé et il ne reste plus qu'un amas de tôle, de ferrailles et de câbles électriques.
L'autoroute a été rouverte à la circulation vers 8 heures mercredi.
• Qui se trouvait à bord de l'autocar ?
Le bus transportait 52 personnes, deux classes des villes de Lommel et d'Heverlee, dans les Flandres, et des accompagnateurs. Les enfants, âgés d'une douzaine d'années, revenaient d'une classe de neige. Parmi les 28 victimes, outre les Belges, figurent dix Néerlandais, un Polonais et un Allemand, selon les autorités belges.
L'avant du car ayant été broyé par un choc frontal "d'une extrême violence", décrit la police valaisanne, plusieurs personnes ont dû être désincarcérées. Vingt-quatre personnes sont blessées, des enfants en majorité, dont plusieurs sont dans un état grave. Trois enfants sont dans le coma, a précisé la vice-Premier ministre, Laurette Onkelinx. Les blessés ont été acheminés vers les hôpitaux de Sierre, Sion, Martigny, Viège, Berne et Lausanne.
Les victimes viennent de deux écoles de Belgique, l'une de Heverlee près de Louvain, l'autre de Lommel. De l'école de Lommel, les 2 accompagnateurs de l'école sont morts. Cinq enfants sont vivants, ils ont rassuré leurs parents, précise RTL.be. Et l'incertitude demeure sur le sort de 17 enfants. Concernant l'école de Heverlee, les quartre adultes accompagnant sont morts. Seize enfants sont indemnes. Et c'est l'incertitude sur le sort de huit enfants. Il semble que les victimes de l'accident soient surtout des élèves de l'école de Lommel. Ceux de l'école d'Heverlee étaient probablement installés à l'arrière de car, a dit mercredi le bourgmestre (maire) de Louvain Louis Tobback, cité par RTL.be.
• Les familles belges sont arrivées sur place
A Lommel, l'une des deux localités d'où sont originaires les victimes, l'école est fermée et les parents d'élèves, très émus, attendent d'en savoir plus.
"Ce drame va bouleverser toute la Belgique, a déclaré l'ambassadeur de Belgique en Suisse, Jan Luykx. Je n'ai jamais vécu ça. L'ampleur de l'accident est difficile à digérer. (...) Pour le moment, je me concentre sur des aspects pratiques. L'émotionnel viendra lors des rencontres avec les familles."
Les familles des victimes sont arrivées mercredi après-midi à l'aéroport de Genève et ont été transférées par route vers le lieu de l'accident. Une cellule psychologique a été mise en place pour les soutenir. Par ailleurs, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, qui s'est dit "consterné" par la tragédie, est aussi attendu sur les lieux dans la journée.
"Un jour de deuil national sera observé après la terrible catastrophe. Les modalités seront connues ultérieurement", a fait savoir le gouvernement belge à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire.
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