Lille. Deux camps de Roms évacués par la police
Cette opération intervient après une décision de justice et concerne quelque 200 personnes. Les riverains se plaignaient de nuisances.
SOCIETE - Près de 150 CRS et policiers ont évacué jeudi 9 août au petit matin deux camps roms d'environ 200 personnes, installés à Villeneuve-d'Ascq et à Hellemmes près de Lille (Nord). "Un peu après 6h, les forces de l'ordre ont pénétré dans ce sous-bois [Villeneuve-d'Ascq], niché au milieu de bâtiments HLM (...) L'opération se déroule dans le calme", rapportait jeudi matin RTL.fr .
Cette opération d'évacuation était prévue et intervient en raison d'une décision "délivrée par le tribunal de grande instance", a indiqué la préfecture du Nord. Selon RTL, "la communauté urbaine de Lille, présidée par Martine Aubry, [a] donné son accord, notamment pour des raisons de sécurité mais aussi sanitaires".
Indignation des associations
L'opération a suscité l'indignation des militants associatifs. "Ici, c'était un laboratoire pour trouver des solutions", a fait valoir Yann Lafolie, président de l'Atelier solidaire, membre du collectif Solidarité Roms. Cités par RTL, les militants estiment que ces évacuations ne font "que déplacer le problème" et ne règlent rien ; la trentaine de familles "reviendront", assurent-ils.
Le Figaro.fr rapporte également la colère du père Arthur, un prêtre défenseur des Roms et connu pour s'être opposé à Nicolas Sarkozy. "Tout est en train d'être enlevé. C'est une atteinte aux droits fondamentaux des hommes. Que vont devenir ces familles ?", a-t-il déclaré.
L'homme a décidé de baptiser jeudi dans l'après-midi une dizaine d'enfants roms. Il souhaite ainsi dénoncer leur expulsion "sans solution alternative". De son côté, une porte-parole de la police du Nord assure que des solutions d'hébergement provisoire vont être proposées aux familles.
Les riverains se plaignaient depuis deux ans
Interrogés par Europe 1, les riverains se plaignaient depuis deux ans de ce voisinage forcé. "Ils ont cassé toutes les pompes à incendie pour se ravitailler en eau. Ils se sont connectés à un compteur électrique de la résidence derrière laquelle ils sont installés, de manière dangereuse et tout à fait illégale. A ça s'est ajouté un tas de trafics et notamment des tirs de feu tout récemment, quasiment en-dessous de nos fenêtres", confie une habitante à la radio.
Un démantèlement national
Les opérations de ce genre se sont multipliées récemment, notamment à Paris, comme le rappelle Le Parisien. Deux autres camps ont été démantelés mardi 7 août à Villeurbanne (Rhône), rapporte Lyon Capitale. Une opération qui a commencé dimanche dans d'autres quartiers périphériques de l'agglomération lyonnaise.
Un charter de 240 Roms de Roumanie bénéficiaires de l'aide au retour, dont de nombreux enfants, s'est envolé jeudi de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pour Bucarest, annonce l'agence Reuters. Les passagers, provenant de l'agglomération lyonnaise, mais aussi de Saint-Etienne et de Montpellier, toucheront 300 euros par adulte et 100 euros par enfant.
Mercredi 8 août, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a réaffirmé sa volonté de démanteler "avec fermeté" les campements illicites disséminés en France tout en mettant en avant son souci de mener un travail de concertation systématique.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a assuré que les conditions de l'aide au retour proposées lors des éloignements des personnes ne remplissant pas les conditions du séjour seront "remises à plat".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.