Cet article date de plus de neuf ans.

Vidéo P. Priolet, agriculteur : "Si on ne vendait pas à perte, on pourrait être heureux de faire ce métier"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min - vidéo : 3min
Des paroles et des actes
Des paroles et des actes Des paroles et des actes
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Invité à débattre sur le plateau de l'émission "Des paroles et des actes", Pierre Priolet, agriculteur et entrepreneur, a précisé les raisons pour lesquelles le métier d'agriculteur a changé. Il s'explique sur les difficultés qui conduisent de plus en plus de familles à la faillite.

Invité à débattre sur le plateau de Des paroles et des actes, Pierre Priolet, agriculteur et entrepreneur, a précisé les raisons pour lesquelles le métier d'agriculteur a changé. Il s'explique sur les difficultés qui conduisent de plus en plus de familles à la faillite : "En France, la nourriture est vendue quasiment à perte en permanence. L'homme qui produit du lait est poussé par l'Europe à investir et par le marché à baisser les prix. [...]. Ça se termine par la désespérance de régions complètes."

En dix ans, la France a perdu le quart de ses exploitants agricoles. Quelque 200 fermes, souvent familiales, font faillite chaque semaine, souvent au profit de plus gros exploitants.

"Pour les citadins, on fait un peu brut de décoffrage. Mais ce sont de braves hommes. Quand vous allez les voir, c'est vraiment des gens avec qui on ne peut pas ne pas être en empathie", a ajouté l'auteur du livre Les Fruits de ma colère (éd. Robert Laffont).

Ceux qui travaillent avec la nature sont, en majorité, les mêmes qui l'entretiennent en permanence. "Cette nature, on l'accepte comme elle est, c'est-à-dire qu'on prépare la récolte et une semaine avant, s'il grêle, la récolte tombe à zéro", a-t-il rappelé. Loin d'être défaitiste pour autant, Pierre Priolet a ajouté : "Si on ne vendait pas à perte en permanence, on ne pourrait qu'être heureux de faire ce métier, parce que c'est un métier extraordinaire. On est à peu près les seuls qui ne parlons pas de la nature, on vit avec elle ! [...] Et on est aujourd'hui obligés de vivre dans des conditions incroyables."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.