Affaire Bettencourt : le domicile et les bureaux parisiens de Nicolas Sarkozy perquisitionnés
Le cabinet d'avocats dans lequel l'exprésident de la République a des parts a également fait l'objet d'une perquisition. Ce volet de l'affaire Bettencourt porte sur des soupçons de financement illégal de sa campagne électorale de 2007.
Nicolas Sarkozy est désormais directement dans le collimateur des juges de l'affaire Bettencourt. Les enquêteurs ont procédé à des perquisitions à Paris mardi 3 juillet, selon France Inter : au domicile de Carla Bruni-Sarkozy, la villa Montmorency (16e arrondissement) ; dans les bureaux parisiens de Sarkozy rue de Miromesnil (8e arrondissement). Et selon le Monde.fr, une perquisition a également été effectuée dans le cabinet d'avocats dans lequel l'ancien président de la République détient des parts, situé boulevard Malesherbes (17e arrondissement), mais cette information n'a pas été confirmée à l'Agence France Presse.
Il s'agit du premier acte judiciaire visant l'ancien chef de l'Etat qui concerne le volet de l'affaire Bettencourt portant sur des soupçons de financement illégal de sa campagne électorale de 2007.
• Comment se sont déroulées les perquisitions ?
Le bureau de la rue de Miromesnil mis à la disposition de Nicolas Sarkozy et son domicile du 16e arrondissement de Paris ont été perquisitionnés mardi matin par une dizaine de policiers de la brigade financière ont accompagné le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, selon une source proche de l'enquête.
Ces opérations ont été menées en l'absence de l'ancien président de la République "parti [lundi] en famille au Canada", a indiqué son avocat, Me Thierry Herzog. Il a préscisé : "ces perquisitions, alors qu'avaient été envoyés à ce magistrat, depuis 15 jours, tous les éléments nécessaires, se révèleront être, ce qu'on peut en attendre, des actes inutiles."
Par ailleurs, l'agenda de l'ancien président de la République a été récupéré par le juge bordelais chez l'huissier où il avait été placé par son avocat, selon une information d'Europe 1.
• Que reproche-t-on Nicolas Sarkozy ?
L'ex-comptable de Liliane Bettencourt affirme qu'en 2007, le gestionnaire de la fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, lui a demandé 150 000 euros en liquide afin de les remettre à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Patrice de Maistre a admis par ailleurs avoir procédé à deux retraits en espèces de 400 000 euros chacun en Suisse pour le compte d'André et Liliane Bettencourt, juste avant la présidentielle. Mais il assure ne pas savoir à qui ou à quoi cet argent était destiné. Nicolas Sarkozy a démenti toute irrégularité et porté plainte en dénonciation calomnieuse, mais la justice a considéré qu'elle disposait de suffisamment d'éléments pour mettre en examen Eric Woerth en février et incarcérer Patrice de Maistre en mars.
Fin mai, Le Monde affirmait avoir pris connaissance de plusieurs procès-verbaux, et selon le quotidien, Jean-Michel Gentil, le juge d'instruction en charge de l'affaire Bettencourt, "semble tenir pour acquis que [l'ancien président de la République] a bénéficié, lors de sa campagne présidentielle de 2007, d'argent en espèces du couple Bettencourt".
• Quelle est la défense de l'ancien président ?
Selon l'avocat de Nicolas Sarkozy, qui dit avoir envoyé le 15 juin "les extraits certifiés conformes de l'agenda de M. Nicolas Sarkozy pour l'année 2007", ces documents démontrent "l'impossibilité absolue de prétendus 'rendez-vous secrets' avec Mme Liliane Bettencourt", selon Me Herzog.
L'avocat précise avoir, dans ce courrier, informé le juge Gentil "que la totalité des déplacements et des lieux, où s'était rendu M. Nicolas Sarkozy durant l'année 2007, l'avait été sous le contrôle des fonctionnaires de police chargés d'assurer sa sécurité". Il explique avoir de nouveau écrit au magistrat ce mardi pour lui donner l'identité de ces policiers, "afin qu'ils puissent certifier qu'il n'y a eu qu'un seul rendez-vous le 24 février 2007, à son domicile, avec M. André Bettencourt", époux défunt de Liliane Bettencourt.
Le juge pourrait maintenant vouloir entendre l'ancien Président dans ce volet de l'affaire Bettencourt.
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