Marineland : "On n'a jamais demandé la fermeture", mais plutôt que l'activité "cesse progressivement", rappelle l'association C'est assez !

Le parc animalier Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes) a définitivement fermé ses portes dimanche 5 janvier. Mais l'avenir du parc, de ses salariés et des animaux marins n’est toujours pas réglé, ce qui inquiète C'est assez !, l'association de protection des dauphins et des orques.
Article rédigé par franceinfo, avec "ici Azur"
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Des dauphins dans un bassin du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), le 17 mars 2016. (VALERY HACHE / AFP)

"Je suis triste parce qu'on n'a jamais demandé la fermeture", mais plutôt que l'activité "cesse progressivement en arrêtant la reproduction", rappelle Christine Grandjean, la présidente-fondatrice de l'association C'est assez !. Elle était invitée, lundi 6 janvier, de "ici Azur" (anciennement France Bleu Azur), au lendemain de la fermeture définitive du parc animalier Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes).

C'était le dernier parc en Europe à montrer des orques. Marineland accueillait encore plus de 400 000 visiteurs par an, rappelle "ici Azur". Le parc animalier a définitivement fermé ses portes, dimanche 5 janvier, invoquant de graves difficultés financières, alors que la fréquentation a largement baissé ses dernières années. Une loi interdit également les spectacles de cétacés à partir de 2026. Mais l'avenir du parc, de ses salariés et des animaux marins n’est toujours pas réglé, ce qui inquiète l'association de protection des dauphins et des orques.

"Que vont devenir les personnels et les animaux ?"

"C'est une victoire au niveau de l'évolution de la mentalité, parce que ça veut dire que les gens fréquentaient moins et ont compris qu'il y avait beaucoup de souffrance derrière cette captivité, derrière cette industrie", se félicite Christine Grandjean, qui pose tout de même la question du devenir du site et de ses occupants : "Quand un site industriel ou un site économique ferme son activité, il est tenu de remettre le site en état, donc que vont devenir les personnels et les animaux ?"

150 animaux sont encore présents sur le site de Marineland, dont douze dauphins et deux orques. En tout, 4 000 espèces se trouvent encore sur place, si l'on compte aussi les poissons et leurs coraux. Pour l'instant, ils restent tous dans leurs bassins en attendant de trouver un nouveau site d'accueil.

Le sort des cétacés de Marineland "très compliqué"

Le Conseil d'État limite désormais les transferts d'animaux comme les dauphins ou les orques, à buts commerciaux. Le sort des cétacés de Marineland va donc être "très compliqué, parce qu'en Espagne où il peut y avoir de la place, il n'y a que du spectacle et de la reproduction", décrit Christine Grandjean. Il va falloir que le permis de transfert "démontre que le parc est aussi grand que Marineland, qu'il n'y a pas de but commercial derrière, qu'il n'y aura pas de reproduction, que les règles du bien-être animal vont être respectées" et "ça va être quand même très compliqué, on n'a aucune garantie qu'une fois en Espagne, les dauphins ne partiront pas en Chine", s'inquiète la présidente de l'association C'est assez! À l'image des dauphins d'Astérix qui "sont partis en Suède et quelques mois après, un autre a été retransféré en Allemagne. Une fois que le dauphin n'est plus en France, on n'a plus aucune garantie pour son bien-être ni sa protection", prévient-elle.

Les soigneurs "risquent de perdre leur emploi"

Concernant les soigneurs encore sur place, "malheureusement ils risquent de perdre leur emploi", reconnaît Christine Grandjean, mais ils auront "une rupture conventionnelle peut-être, et quand même de l'argent derrière et du chômage. Les cétacés, eux, ils ont fait la richesse du parc et ils n'ont rien derrière eux".

Elle espère que "les soigneurs, les dauphins et les orques vont pouvoir rester sur site tant qu'on n'a pas de solution en mer". Selon elle, "ça peut durer des années avec des aménagements en sanctuaire provisoire, avec des présentations pédagogiques, des levées de fonds de la fondation Marineland, là je pense que les soigneurs ne seraient pas impactés, en tout cas pour ces animaux-là".

Sur le devenir des dauphins, Christine Grandjean affirme qu'une "solution pour quatre dauphins" a été trouvée : un sanctuaire à Tarente en Italie est prêt à les accueillir "dans des conditions exceptionnelles en mer, avec soigneurs, vétérinaires, tout est prêt et les dauphins pourraient arriver en juillet prochain", assure Christine Grandjean.

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