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Beverly, barmaid : "Obama m'a rendu la vie un peu plus facile"

Cette jeune mère de famille de Philadelphie bénéficie directement des politiques mises en place par le président sortant, qu'elle soutiendra à nouveau le 6 novembre. Rencontre.

Article rédigé par Marion Solletty
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Beverly devant chez elle, au nord de Philadelphie, en Pennsylvanie (Etats-Unis), le 20 octobre 2012. (MARION SOLLETTY / FRANCETV INFO)

PRESIDENTIELLE AMERICAINE - Beverly, 27 ans, ne se plaint pas, "elle s'en sort". Autour d'elle, tout le monde ne peut pas en dire autant : dans ce quartier du nord de Philadelphie, en Pennsylvanie (Etats-Unis), les façades délabrées des petites maisons trahissent le déclassement d’une partie des habitants, afro-américains à plus de 90%.

Ils soutiennent dans leur très grande majorité le président sortant, "qui sait ce que les gens comme [eux] traversent". Beverly, qui bénéficie des mesures prises en faveur des plus démunis, ne fait pas exception. Après Alan, trader à Wall Street, et Charis, étudiante en droit, elle raconte à francetv info ce qu'a été sa vie pendant la présidence de Barack Obama, et son choix pour l'élection présidentielle du 6 novembre.

Sa vie en 2008

Beverly a arrêté l'école avant de passer son bac. Toute en rondeurs, la jeune femme a hérité de son père cubain une peau couleur caramel, ornée au niveau de la poitrine d'une large fleur tatouée à l'encre rose.

Elle a fait une école de barman, "un travail qu'on peut faire sans diplôme" et travaille depuis ses 19 ans. Dans un monde idéal, elle aimerait être décoratrice d'intérieur - "j'arrive à avoir une jolie maison pour quelqu'un de plutôt pauvre" -, mais n'est pas sûre qu'elle le pourra un jour.

La crise qui a éclaté en 2008, elle ne l'a guère sentie, dans son métier en tout cas. "Les gens boivent quand ils n'ont pas la forme, il y a toujours une bonne raison pour prendre un verre !", dit-elle en riant, installée sur la chaise en plastique de sa petite terrasse.

Sa vie en 2012 

Beverly bénéficie d'aides de l'Etat pour subvenir aux besoins de sa famille, qui compte désormais quatre enfants, dont la fille de son compagnon. Elle pense beaucoup à leur avenir, aimerait qu'ils aient un horizon plus ouvert que le sien. "Ma mère ne m'a jamais donné le goût des études, je veux essayer de montrer à mes enfants à quel point c’est important."

Le foyer reçoit 673 dollars (520 euros) par mois d'aide alimentaire, ces fameux "food stamps" que les conservateurs accusent Barack Obama de distribuer à tour de bras.

Surtout, une aide d'environ 700 dollars pour le chauffage l'hiver est venue à point nommé. "Le fioul brûle tellement vite ! Grâce à ça, je vais pouvoir tenir au moins jusqu’à... novembre, décembre, janvier", compte la jeune femme en levant les yeux. "Et économiser pour février. En mars, ça va déjà mieux, on a presque plus besoin de se chauffer."

Et la présidence Obama dans tout ça ?

"Ce qui est le plus important pour moi, c'est de pouvoir m’occuper de ma famille. Et (Obama) m'a rendu la vie un peu plus facile à ce niveau", explique Beverly, qui a voté et votera pour ce président qui avait fait de l'espoir le leitmotiv de sa campagne.

La famille de Beverly a directement bénéficié de ses politiques. Outre des aides sociales augmentées - en 2009 les fonds alloués au programme d'aide fédéral au chauffage pour les plus démunis ont été doublés - la jeune mère de famille explique en souriant que ses deux enfants ont aussi reçu des "Obama phones", ces téléphones fournis aux familles les plus démunies.

Ironie du sort, elle, comme d'autres, les attribue par erreur au président sortant. Mais comme l'explique le site Gawker, ce programme, dans le collimateur des anti-Obama, date en réalité de l'ère Bush.

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