Missak Manouchian au Panthéon

Missak Manouchian est un résistant d'origine arménienne, né en 1906. Il fait son entrée au Panthéon, mercredi 21 février 2024, 80 ans jour pour jour après son exécution par les Allemands au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine). Le poète et ouvrier sera accompagné de son épouse, Mélinée, également résistante arménienne, qui lui a survécu jusqu'en 1989.  A leurs côtés, entrent également de manière symbolique 23 de leurs compagnons d'armes du "Groupe Manouchian", juifs, polonais, hongrois, italiens, espagnol, roumain et français, fusillés pour la plupart le 21 février 1944 dans la clairière du Mont-Valérien. Leur nom sera inscrit sur une plaque dans le bâtiment situé dans le Ve arrondissement de Paris.  Survivant du génocide arménien de 1915, Missak Manouchian se réfugie en France en 1924. Dans les années 1930, il s'engage dans le mouvement antifasciste créé par le Parti communiste français et devient cadre de l'Internationale communiste. Pendant la seconde guerre mondiale, il entre dans la résistance avec les FTP-MOI (francs-tireurs et partisans, main d'oeuvre immigrée) de Paris. Son visage figure sur l'Affiche rouge, un document antisémite de propagande nazie, placardé dans les villes de France en 1944, qui dénonce une "armée du crime" parmi les résistants.  "Ce sera l'entrée au Panthéon de la résistance communiste et étrangère", souligne l'Elysée. Huit grands résistants ont déjà été honorés depuis le transfert des cendres de Jean Moulin en 1964, dont quatre (Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay) sous François Hollande en 2015, mais aucun n'était communiste. Sous la Ve République, le chef de l'Etat est seul décisionnaire en matière de panthéonisation. Avant Missak Manouchian, Emmanuel Macron a fait entrer au Panthéon la femme d'Etat Simone Veil (en 2018), l'écrivain Maurice Genevoix (en 2020) et Joséphine Baker (en 2021).