Trop chères, trop compliquées à organiser, les colonies de vacances n'ont plus la cote en France

Un "pass colos" sera mis en place l'été prochain, a annoncé Aurore Bergé, la nouvelle ministre des Solidarités et de la famille, jeudi 27 juillet. Une aide de 250 à 300 euros versée par la CAF pour permettre aux parents d'envoyer leurs enfants de CM2 en colonies de vacances. Après un âge d'or dans les années 80 et 90, ces séjours pour enfants et adolescents connaissent aujourd'hui une chute de fréquentation.

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Selon un rapport parlementaire publié en 2013, en 1995, 14% des enfants et adolescents de 5 à 19 ans avaient profité de l'un de ces séjours. Plus de quinze ans plus tard, en 2011, c'était moitié moins.

Des séjours plus courts et plus chers 

La durée moyenne d'une colonie était d'un peu plus de deux semaines en 1994, contre dix jours en 2013. Cela s'explique tout d'abord par le prix. Toujours selon le même rapport parlementaire, une journée en colonie de vacances coûte en moyenne 63 euros, contre 35 euros pour une journée en centre de loisirs et 15 euros la journée en camps de scoutisme.

D'après la sociologue Magalie Bacou, chargée d’étude à l’Institut régional du travail de Midi-Pyrénées, dans les années 90, organiser une colonie de vacances est devenu plus cher, en raison de normes de sécurité plus strictes et d'une stagnation des subventions. Les organisateurs se sont donc réorientés vers une clientèle plus aisée, en proposant des colonies de vacances thématiques : astronomie, surf, équitation, des séjours plus chers pour les parents.

Il existe aussi moins de lieux pour accueillir les colonies de vacances aujourd'hui puisque ces bâtiments, coûteux à entretenir et à mettre aux normes ont été vendus par leurs propriétaires, qu'ils soient privés ou publiques (communes, associations). Enfin, à cause du durcissement des normes de sécurité, il est aussi plus compliqué de trouver des animateurs pour encadrer les séjours.

Faible rebond depuis la crise sanitaire

Il n'y a eu que 670 000 départs en colonies de vacances sur l'année scolaire 2019-2020 en France, contre un peu plus d'1,4 million l'année précédente, soit une baisse de plus de la moitié, selon un rapport publié en janvier dernier par l'Injep, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire. Depuis, la fréquentation remonte progressivement mais peine à atteindre son niveau d'avant-pandémie. Il n'y a eu qu'un peu plus d'1,2 million de départs pour l'année scolaire 2021-2022.