Des islamistes placés en garde à vue projetaient des enlèvements
Ils voulaient notamment kidnapper un magistrat lyonnais au nom à consonance juive, selon une source proche de l'enquête.
Les charges se précisent contre les islamistes radicaux arrêtés la semaine dernière. Parmi les personnes actuellement en garde à vue, dont le chef du groupe salafiste Forsane Alizza, Mohamed Achamlane, certains projetaient des enlèvements, selon des sources proches de l'enquête mardi 3 avril. Ces sources ont confirmé à l'Agence France-presse (AFP) des informations d'Europe 1 et RTL. Les deux radios ont révélé que certains des islamistes arrêtés lors d'un vaste coup de filet le 30 mars planifiaient d'enlever un magistrat lyonnais.
"Il semblerait que certains d'entre eux aient eu en projet plusieurs tentatives d'enlèvement, dont l'un contre un magistrat dont le patronyme est à consonance juive", a dit l'une des sources à l'AFP. Selon Europe 1, il s'agit d'Albert Lévy, vice-président du tribunal de grande instance de Lyon.
Le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, avait déjà affirmé samedi, au journal La Provence, que les islamistes présumés placés en garde à vue vendredi "semblaient préparer un enlèvement". Se refusant à confirmer, Nicolas Sarkozy a estimé que l'information était "plausible", sur Canal+, ce matin.
Des suspects doivent être mis en examen
Les suspects doivent par ailleurs être présentés aujourd'hui à des juges antiterroristes en vue de leur mise en examen. Parmi les 19 personnes arrêtées, 17 avaient été placées en garde à vue. Plusieurs suspects ont été libérés ou devaient l'être d'ici mardi sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.
Les interrogatoires menés depuis vendredi et les perquisitions ont permis d'étayer les charges "d'association de malfaiteurs en vue de commettre un acte de terrorisme", a affirmé à Reuters, lundi soir, une source judiciaire, sans autres précisions. Les suspects sont membres ou sympathisants du groupement islamiste radical Forsane Alizza ("Les cavaliers de la fierté"), dissous en février dernier par le ministère de l'Intérieur.
Le coup de filet, à moins d'un mois de l'élection présidentielle, est survenu huit jours après la mort de Mohamed Merah, l'auteur des sept meurtres de Montauban et de Toulouse, qui se réclamait d'Al-Qaïda et a été abattu par la police. Il n'y a cependant aucun lien avéré entre les deux affaires.
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