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Barroso et Montebourg se renvoient la balle

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dénoncé lundi les propos anti-européens de "certains responsables politiques".

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg (G), et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. (SIPA / FRANCETV INFO)

La boucle est bouclée. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dénoncé lundi 24 juin les propos anti-européens du ministre du Redressement productif. Ce dernier avait réagi aux propos de l'homme politique portugais sur la position française au sujet de l'exception culturelle. "Certains souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l'extrême droite", avait déclaré José Manuel Barroso lors d'un point de presse. Francetv info revient sur l'échange.

Les mots de Barroso

Les vingt-sept ministres du Commerce de l'Union européenne se sont mis d'accord, le 14 juin, pour exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis. C'est ce que demandait la France afin de protéger l'exception culturelle.

Mais cette âpre défense engendre des crispations. "Certains se disent de gauche mais en réalité, ils sont culturellement extrêmement réactionnaires. Cela s'inscrit dans le cadre d'une vision antimondialisation que je considère complètement réactionnaire", lance José Manuel Barroso le 16 juin, dans un entretien à l'International Herald Tribune (en anglais).

Montebourg contre-attaque

Cette critique reste en travers de la gorge du ministre du Redressement productif. Invité de France Inter dimanche 23 juin, Arnaud Montebourg accuse ainsi José Manuel Barroso d'être "le carburant du Front national""Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l'UE exerce aujourd'hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus. Vous avez le président de la Commission européenne qui dit 'tous ceux qui sont antimondialisation, c'est des réactionnaires'", estime-t-il.

Mais le président de la Commission européenne persiste. "Il serait bon que certains responsables politiques comprennent que ce n'est pas en attaquant l'Europe et en essayant de faire de la Commission européenne le bouc émissaire de leurs difficultés qu'ils arriveront très loin", déclare-t-il le lendemain, visant Arnaud Montebourg.

La France tempère

Le président français, lui, est incrédule. "Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimés",  dit-il alors qu'il participe au sommet du G8, à Lough Erne (Irlande du Nord).

La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a tempéré. "Monsieur Barroso a dit que [la volonté d'exclure le secteur audiovisuel des négociations] participait du mouvement altermondialiste qu'il jugeait réactionnaire. Il n'a pas dit : 'La France est réactionnaire'." 

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