Plan climat : "Des voitures électriques de luxe à 150 000 euros, tout le monde sait faire, l'objectif, c'est autour de 20 000 euros"
Le ministre de la Transition écologique veut voir disparaître les véhicules à moteur thermique d'ici 2040. Un objectif réalisable pour François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles, interrogé jeudi sur franceinfo.
Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, a annoncé jeudi 6 juin plusieurs mesures pour aboutir à la neutralité carbonne en 2050. Ces mesures, comme la fin des véhicules à essence et à diesel d'ici 2040, font partie de son plan climat.
François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), estime que cet objectif est atteignable. "On y arrive mieux que les autres", assure-t-il. Il en appelle au soutien des pouvoirs publics pour améliorer l'autonomie des voitures électriques en développant les infrastructures de bornes de recharges publiques. Les constructeurs pourraient alors produire davantage de véhicules électriques et baisser les prix autour de 20 000 euros.
franceinfo : La fin des moteurs thermiques d'ici 2040, est-ce que c'est jouable ?
François Roudier : Nous sommes engagés dans l'électrification de nos véhicules depuis déjà un certain moment. L'année dernière, nous avons vendu plus de 20 000 voitures électriques en France, essentiellement des groupe Renault et PSA. L'électrique est l'avenir de la voiture. Que ce soient des voitures totalement électriques, ou des hybrides rechargeables. 2040, c'est dans 23 ans. Il y a dix ans, on n'avait pas de smartphone, on voit bien que la technique progresse très vite. Sur les cinq milliards d'euros par an investis en recherche et développement sur la lfilière automobile, un tiers est consacré à la motorisation et essentiellement à l'électrification des chaînes de tractions.
#PlanClimat Fin du diesel et de l'essence pour 2040 : c'est jouable ? "Oui" répond François Roudier, porte-parole du @CCFA_Auto pic.twitter.com/kbwA8WUrkL
— franceinfo (@franceinfo) 6 juillet 2017
Quels sont les principaux points qu'il faudra développer pour remplir l'objectif ?
L'autonomie dépend de la batterie. L'objectif pour les constructeurs français, c'est de produire des voitures qui soient achetables par nos clients, avec des prix autour de 20 000 euros. Faire des voitures électriques de luxe, des Tesla ou des Volvo, à 150 000 euros, tout le monde sait faire. Arriver à avoir une masse de véhicules électrifiés autour de 20 000 euros, là c'est un vrai enjeu technologique. Le deuxième point, où l'ont a besoin du soutien des pouvoirs publics, c'est la question des infrastructures. Il faut régler un simple problème comme celui des bornes de recharge dans les copropriétés, qui actuellement freine les ventes de certains véhicules.
Est-ce que les constructeurs français ne sont pas à la traîne. Volvo vient d'annoncer que tous ses modèles à partir de 2019 seront électriques ou hybrides.
Il y a un constructeur de luxe qui fait des annonces, et un constructeur français, Renault, qui est le premier producteur de voitures électroniques au monde. On y arrive mieux que les autres. Même si pour l'instant, il y a un frein au marché sur l'autonomie, dû à un manque de bornes de recharges publiques, qui freine la vente de certains véhicules. On se retrouve avec le même problème qu'à la fin du XIXe siècle quand on ne trouvait pas de pétrole pour les automobiles.
Comment tirer les prix vers le bas ?
Les voitures électriques ne représentent que 20% du marché français. On a besoin de pousser à l'achat de ces véhicules, tout ce qui peut aider est fondamental. Ce qui compte c'est de faire du volume. Ce qui tire les prix vers le bas c'est de produire beaucoup de véhicules pour arriver à des économies d'échelle. Prenons un exemple historique : on a vendu beaucoup de moteurs diesel et donc on a diminué le coût de production de ces moteurs qui était quasiment deux fois celui d'un moteur essence dans les années 60-70. On est capable de le faire sur l'électrique si on a le volume. L'objectif c'est qu'on soit dans une tranche de prix de véhicule neuf autour de 20 000 à 25 000 euros. C'est le cœur de cible : la valeur moyenne des véhicules achetés par les Français.
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