Carburants : on vous explique pourquoi le prix de l'essence en France est l'un des plus élevés de la zone euro
Une exception dont les Français se seraient bien passés. Depuis lundi 1er mai, les prix moyens du sans-plomb 95 dans l'Hexagone s'élèvent à 0,90 euro hors taxes, selon les chiffres publiés chaque semaine par la Commission européenne. Soit un des tarifs les plus hauts de la zone euro. A titre de comparaison, il faut compter en moyenne 0,79 euro en Italie et 0,86 euro en Espagne. Comment expliquer ces différences tarifaires ?
Tout d'abord, par la hausse du prix de l'éthanol. Ce carburant d'origine végétale, ajouté dans le sans-plomb 95, coûte plus cher depuis janvier, selon l'Ufip, organisation professionnelle qui rassemble les sociétés énergétiques et pétrolières, sur BFMTV. "Avec la guerre en Ukraine et les tensions sur les marchés des matières premières agricoles, les prix des matières agricoles ont augmenté considérablement", détaille le président de l'Ufip, Olivier Gantois. Or cette substance est présente à hauteur de 10% dans le sans-plomb 95-E10, le carburant plus consommé dans l'Hexagone, quand les autres pays européens préfèrent le sans-plomb 95-E5, avec seulement 5% d'éthanol.
L'impact des blocages des raffineries ?
Toujours selon l'Ufip, cette différence de prix peut s'expliquer par le dispositif écologique des certificats d'économie d'énergie (CEE), qui a vu "son objectif augmenter", souligne Olivier Gantois. Il s'agit d'obliger "le distributeur de carburant à faire faire des économies d'énergie à ses clients", détaille-t-il, en participant par exemple "au coût d'isolation d'une maison, de changement de matériel de chauffage, d'investissement dans les mobilités douces". Le représentant des pétroliers estime auprès du Figaro (article réservé aux abonnés) que ce dispositif fait grimper de "quelques centimes" le prix des carburants.
Autre piste pour expliquer cette hausse : les répercussions des mobilisations contre la réforme des retraites ces derniers mois et les blocages de raffineries. "Traditionnellement, en France, nous produisons assez de sans-plomb dans nos raffineries. A partir du moment où elles ne marchent plus, il faut aller en chercher ailleurs, en l'occurrence dans les importations, ce qui est toujours plus cher", explique Francis Pousse, représentant des stations-service et énergies nouvelles de Mobilians, sur France 2.
Une affirmation toutefois nuancée par Olivier Gantois, président de l'Ufip, sur TF1. S'il admet cette explication pour l'augmentation des prix du carburant au mois de mars, il se montre plus dubitatif concernant celles du mois de mai. "Depuis quelques semaines, les raffineries ont redémarré, donc je ne pense pas qu'il y ait de surcoût lié aux grèves, explique-t-il. En tout cas, je ne suis pas capable de l'estimer."
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