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Vente de carburant à perte : c'est "positif", mais du "très court terme", réagit la secrétaire générale de la CFDT

Marylise Léon était l'invitée du "8h30 franceinfo" ce lundi sur franceinfo.
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Radio France
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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, invitée du "8h30 franceinfo", le 18 septembre 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La vente de carburant à perte est "une décision qui peut intéresser les consommateurs", c'est "positif, mais c’est du très très court terme", réagit Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, sur franceinfo ce lundi.

>> Prix du carburant : six questions sur la vente à perte par les distributeurs, que le gouvernement veut autoriser

La mesure de vente de carburants "entrera en vigueur le 1er décembre pour une durée de six mois", a annoncé ce lundi sur France 2 le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, après l'annonce d'Élisabeth Borne d'autoriser temporairement les distributeurs de vendre de l'essence à perte afin de faire baisser les prix des carburants.

"Penser un peu plus loin que des mesures par à-coups"

"On a besoin d'avoir une vision un peu plus globale", a regretté la nouvelle numéro 1 de la CFDT. Selon elle, il faut "penser un peu plus loin que des mesures par à-coups, presque à la petite semaine". "On ne fera pas de transformation écologique sans justice sociale", a-t-elle assuré, soulignant qu'"on est au cœur du problème d'un modèle avec des énergies fossiles dont on sait qu'il faut qu'elles restent sous terre et un enjeu de pouvoir d'achat. Et si on ne concilie pas les deux, on n'y arrivera pas".

Interrogée sur les propos du secrétaire national du PCF Fabien Roussel, qui a appelé sur franceinfo jeudi les Français à "envahir" les préfectures, les grandes surfaces et les stations-essence pour dénoncer l'inflation, Marylise Léon a estimé que ce n'était pas la bonne solution: "L’urgence implique de la radicalité au sens de changement profond. On associe souvent radicalité et violence. Je suis pour des changements en profondeur, jamais dans la violence", a-t-elle assuré.

"Chèques ciblés"

Elle déplore, par ailleurs, le faut qu'il "n'y a pas de ciblage". Elle préfère les "chèques ciblés" plutôt qu'une mesure globale pour faire baisser les prix des carburants. "On nous a dit 'ce n'est pas possible, on ne pouvait pas faire du ciblé' lorsqu'il y a eu la prime carburant", a-t-elle ajouté. "On s'est rendu compte aussi que cela avait d'abord bénéficié à ceux qui avaient les moyens d'absorber une hausse du carburant", a pointé celle qui a succédé à Laurent Berger en juin. Selon une étude de l'Insee publiée début juillet, les ristournes sur les carburants accordées par le gouvernement en 2022 ont en effet profité davantage aux ménages aisés, qui sont les plus gros rouleurs. "Cette question du ciblage des aides fait partie des points importants" portée par le syndicat réformiste, a appuyé Marylise Léon, afin que cela "puisse bénéficier à ceux qui ont le plus besoin d'être soutenus dans cette transition écologique".

Marylise Léon a rappelé les attentes de la CFDT en termes de planification écologique. "J'espère que dans les annonces, il y aura des éléments extrêmement concrets et une vision sur ce que le gouvernement a comme ambition et comme vision de société en termes de planification écologique". Élisabeth Borne reçoit ce lundi à Matignon les chefs de partis politiques pour "partager la feuille de route" de la "planification écologique" jusqu'en 2030.

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