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Pourquoi les marchés financiers dégringolent

Les Bourses européennes et américaine poursuivent leur chute, aujourd'hui, au lendemain d'une séance marquée par d'importants replis. Explications. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un trader dépité assiste à la fermeture de la Bourse de Wall Street, le 15 octobre 2014, à New York.  (DENNIS VAN TINE / NEWSCOM / SIPA)

Certains analystes évoquent "un petit goût de crise financière". Les Bourses mondiales poursuivent leur chute, jeudi 16 octobre, au lendemain d'une séance très agitée. Après avoir chuté de 3,6% mercredi, le CAC 40 continue ainsi sa dégringolade et lâche près de 3% jeudi à la mi-journée. A Milan, Lisbonne ou Berlin, les marchés font eux aussi grise mine et Wall Street a ouvert en baisse. Bref, les principales places financières mondiales redoutent un jeudi noir. Voici les trois raisons de leur dégringolade.

Des déceptions pour l'économie américaine

La chute des Bourses américaine et européennes est intervenue après la publication de trois indicateurs américains décevants, mercredi. Les ventes de détail ont en effet marqué un recul en septembre, le premier depuis sept mois, et l'activité industrielle a fortement ralenti dans la région de New York. Quant aux stocks des entreprises, ils ont progressé moins que prévu en août, souligne Le Monde.

Or, "tout le monde comptait sur les Etats-Unis pour être le nouveau moteur de la croissance mondiale" et ces chiffres " ont en quelque sorte mis le feu aux poudres", explique l'économiste Bruno Wattenbergh, interrogé sur le site de la radio belge RTL.be. Ils montrent que la reprise n'est pas aussi solide que prévue outre-Atlantique et que l'économie américaine semble s'inscrire sur "une trajectoire de croissance modeste", comme l'indique Steven Ricchiuto, stratégiste de Mizuho Securities, cité par l'AFP.

L'Allemagne montre des signes de faiblesse 

Ces chiffres décevants s'ajoutent à d'importantes désillusions qui frappent la zone euro, engluée entre stagnation et déflation. Le 9 octobre, une série d'indicateurs ont jeté le doute sur la santé économique de l'Allemagne. Production industrielle en fort repli (-4%) et prévisions de croissance revues à la baisse pour 2014 et 2015 : le roc allemand semble se fissurer.

"Alors que le pays tirait toute l'économie vers le haut, l'Allemagne commence à fléchir", analyse Roland Kaloyan, économiste à la Société Générale, sur le site de Challenges. Du coup, les investisseurs sont fébriles et le "carnage" a eu lieu mercredi : une dégringolade des indices des principales places boursières européennes. Depuis Milan, le président français, François Hollande, résume le problème : "Il y a une incertitude internationale (...) les Etats-Unis ralentissent et l'Europe a une croissance très faible".

Le contexte international n'incite pas à l'optimisme

Ajoutez à cela une situation géopolitique tendue et vous obtenez un cocktail explosif pour les marchés. "Il ne faut pas oublier le contexte international", martèle Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse, dans Challenges.

La crise en Ukraine, la progression des jihadistes de l'Etat islamique en Syrie, mais aussi l'expansion de l'épidémie Ebola expliquent les craintes des marchés. Une épidémie plus importante s'avérerait en effet paralysante pour l'économie mondiale et les cas qui ont émergé aux Etats-Unis ne font qu'attiser ces inquiétudes. Impossible de compter sur l'économie chinoise pour rebondir : celle-ci pourrait être, elle aussi, affectée par les manifestations pro-démocratie toujours en cours à Hong Kong. 

 

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