Budget 2025 : les départements de France entre "incompréhension" et "colère", après les demandes d'effort aux collectivités locales, selon leur président

"Une trentaine de départements sont quasiment en cessation de paiement, on fait comment ? On arrête quoi ?", s'étrangle François Dauvadet, mardi dans franceinfo soir. Le gouvernement demande cinq milliards d'euros d'économies aux collectivités locales.
Article rédigé par franceinfo
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François Sauvadet, président du département de Côte-d'Or et de l'Association des départements de France, le 26 février 2024 à Paris. (TARDIVON JC/MAXPPP)

"Les mesures ont suscité chez nous l'incompréhension et la colère", s'indigne mardi 8 octobre dans franceinfo soir François Sauvadet, président du département de Côte-d'Or et de l'Association des départements de France, alors que cinq milliards d'euros d'économies sont demandés aux collectivités locales dans le projet de budget 2025.

François Sauvadet dénonce "une situation déjà intenable". "Sur les quatre ou cinq dernières années", il pointe "une explosion de la dépense sociale", alors que les départements doivent notamment verser le revenu de solidarité active (RSA) ou les aides pour les personnes en situation de handicap. "70% des dépenses des départements sont de l'action sociale", rappelle-t-il.

Dans le même temps, les départements ont dû faire face à "une chute des recettes, ce qui est inédit", selon François Sauvadet, avec des "droits de mutations [versés dans le cadre d'un héritage] qui ont baissé de 30%" à cause de la crise du logement. "Il y a 14 départements reconnus en très grande difficulté (…) Une trentaine de départements sont quasiment en cessation de paiement, on fait comment ? On arrête quoi ? Il faut nous dire ce que l'on ne fera plus", s'agace-t-il.

Une "manœuvre grossière"

Le président de l'Association des départements de France voit dans l'annonce d'une exonération de ces efforts pour certains départements "une manœuvre grossière". "On dénombre une vingtaine de départements en grande difficulté pour lesquels les fonds de péréquations ne sont plus alimentés ! Donc on leur dit simplement : 'On vous laisse avec vos difficultés, on ne vous en prélève pas plus'", relève-t-il. 

"L'État lui-même devrait s'interroger" sur ses dépenses, tacle François Sauvadet. "On a 1 200 agences qui consomment 80 milliards d'euros. Il y a un petit effort à faire", estime-t-il. 

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