Budget : menacé de censure, Michel Barnier renonce à augmenter les taxes sur l'électricité au-delà du niveau en vigueur avant le bouclier tarifaire
Le gouvernement lâche du lest. Michel Barnier a renoncé, jeudi 28 novembre, à augmenter les taxes sur l'électricité au-delà du niveau en vigueur avant le bouclier tarifaire dans le cadre du projet de budget pour 2025. C'était une des principales demandes du Rassemblement national pour ne pas renverser son gouvernement en cas de vote sur une motion de censure à l'Assemblée nationale.
"J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité dans le projet de loi de finances 2025", "cela permettra une baisse des prix de l'électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement", affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro.
Concrètement, il s'agit d'un "retour au tarif avant bouclier tarifaire", précise Matignon. Instaurée en octobre 2021 face à la flambée des prix liée à la crise du Covid, cette mesure devait prendre fin au 1er février. Mais le gouvernement souhaitait initialement aller au-delà, et relever la fiscalité sur l'électricité à un niveau supérieur, pour engranger au total 3,4 milliards d'euros. Mardi, Michel Barnier avait cependant ouvert la porte à des "concessions".
Une concession sur les charges des entreprises
Les députés du parti d'extrême droite avaient répété leur exigence de renoncer à cette hausse dans un communiqué juste avant son annonce, comme ils avaient réitéré d'autres revendications, dont l'indexation des pensions de retraite au 1er janvier "pour tous les retraités".
Jusqu'ici, Marine Le Pen avait jugé insuffisantes les concessions gouvernementales. Après l'annonce de Michel Barnier, Jordan Bardella s'est félicité d'"une victoire", sur X. Mais le président du RN a jugé que des "lignes rouges demeurent", notamment sur le déremboursement de médicaments.
Le parti d'extrême droite n'était pas le seul à s'opposer à cette mesure. Elle avait été supprimée du projet de budget mardi lors de son examen au Sénat, à une large majorité, et remplacée par une hausse des taxes sur le gaz.
Dans un autre geste, à l'endroit cette fois des macronistes qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges dont bénéficient les entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu'ils ne seraient pas réduits pour les salariés payés jusqu'à 2,25 fois le montant du smic. Une décision prise la veille en commission mixte paritaire sur le projet de budget de la Sécurité sociale.
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