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Volet recettes du budget 2015 adopté à l'Assemblée : qui a voté quoi ?

Les députés se sont prononcés mardi sur la partie impôts. Alors que le scrutin s'annonçait tendu pour le gouvernement, le texte a finalement été adopté. Francetv info revient sur ce vote serré.

Article rédigé par franceinfo
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L'Assemblée nationale, à Paris, le 14 octobre 2014. (YANN KORBI / CITIZENSIDE.COM / AFP)

Comme prévu, le scrutin a été serré pour le gouvernement. L'Assemblée nationale a adopté, mardi 21 octobre, la partie impôts du budget de l'Etat pour 2015 avec une courte majorité. Le texte, présenté par Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget, a été adopté par les députés par 266 voix contre 245. Au total, 56 députés se sont abstenus. Francetv info revient sur les prises de position des différentes formations.

Au PS : "abstention collective" des frondeurs

Mardi, 39 socialistes se sont abstenus. Parmi eux, les anciens ministres Aurélie Filippetti et Benoît Hamon ainsi que Delphine Batho. Les frondeurs ne désarment pas et sont désormais confortés par les critiques de Martine Aubry concernant la politique du gouvernement, jugée trop défavorable à la croissance.

Ce qu'ils contestaient. Les frondeurs réclament depuis des mois une réorientation de la politique du gouvernement. Malgré l'annonce de mesures en faveur des ménages les moins aisés, comme la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, ils estiment que le compte n'y est pas. D'après l'un de leurs chefs de file, Christian Paul, la décision de s'abstenir répond "sur le fond, à un budget procédant à des économies à l'aveugle et à des dépenses mal ciblées", mais aussi à "une absence de dialogue qui a frappé beaucoup de députés, avec plusieurs votes réservés par le gouvernement".

Chez les écologistes : abstention de la très grande majorité des députés

"Dans ce budget, il y a du bon et du moins bon. Il y a du pour et du contre", a déclaré François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée, après le vote sur RTL. Il a précisé que les députés écologistes n'ont pas voté contre le texte car ils ne sont "pas dans l'opposition".

Ce qu'ils contestaient. Ils désapprouvent la politique économique du gouvernement. Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, a apporté son soutien partiel à la tribune publiée dimanche par Martine Aubry dans le JDD. "Il faut partager l'effort entre ce qui va aux entreprises et ce qui va au gouvernement", a-t-elle déclaré sur France 2, lundi. Par ailleurs, les écologistes ne digèrent toujours pas l'abandon de l'écotaxe.

Au PRG : vote favorable de la "quasi-totalité" des députés

Conformément à ce qu'ils avaient annoncé, les Radicaux de gauche ont presque tous voté en faveur du texte. Ils l'avaient indiqué mardi matin, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre.

Ce qui les a convaincus. Après la défaite de son président, Jean-Michel Baylet, aux élections sénatoriales, le PRG avait menacé de quitter la majorité. Il a renoncé après avoir reçu des assurances écrites de Manuel Valls sur plusieurs de leurs revendications, notamment le maintien des départements ruraux dans la future réforme territoriale.

A l'UMP et à l'UDI : vote contre

Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a dénoncé mardi sur RTL la volte-face de François Hollande sur les allocations familiales et a demandé à l'UMP de s'engager sur un retour à l'universalité des allocations familiales en cas de victoire lors de la présidentielle de 2017.

Ce qu'ils contestaient. Les deux partis reprochent au gouvernement d'augmenter encore taxes et impôts, notamment sur les classes moyennes, malgré la suppression de la première tranche. Ils estiment aussi que François Hollande ne fait pas de réformes structurelles pour dégager des économies et qu'il laisse filer les déficits.

Au Front de gauche : avis "extrêmement hostiles"

Les députés du Front de gauche critiquent globalement la poursuite d'une politique qui suit, selon eux, une logique d'austérité.

Ce qu'ils contestaient. Ils désapprouvent aussi la modulation des allocations familiales sur les revenus. Selon eux, c'est une "remise en cause de l'universalité des allocations familiales", a indiqué Jacqueline Fraysse, membre de la commission des Affaires sociales. Elle a dénoncé une mesure qui "ouvre une brèche préoccupante" et "oppose les citoyens entre eux". D'après elle, "c'est une remise en cause profonde de notre pacte social" et "une escroquerie", car "cette mesure est présentée comme une mesure de justice", alors que "rien de plus ne sera versé aux familles modestes".

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