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Le chef d'état-major des armées menace de démissionner pour protester contre les coupes dans le budget de la Défense

Le gouvernement compte sur une réduction des dépenses de 850 millions d'euros au sein du ministère de la Défense.

Article rédigé par franceinfo
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Le chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers, à son arrivée à l'Elysée pour un sommet franco-allemand, le 13 juillet 2017. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Il n'a pas mâché ses mots. Le chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers, a annoncé mercredi 12 juillet à une cinquantaine de députés, réunis au sein de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, qu'il ne se laisserait pas "baiser" par Bercy, racontent Les Echos. Il a menacé de démissionner, à deux jours du défilé du 14 Juillet, si le gouvernement ne renonçait pas à son projet de réduire de 850 millions d'euros les dépenses du ministère de la Défense en 2017.

D'après Les Echos, le général de Villiers, tout juste prolongé d'un an dans ses fonctions, a insisté sur le fait qu'il ne savait pas se battre sans moyens, et rappelé que trois soldats français venaient d'être blessés par une explosion au Mali, samedi. Il a exprimé sa lassitude au sujet des promesses non tenues des politiques.

Des économies pour financer les opération à l'étranger

Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait promis d'augmenter le budget de la Défense. Mais mardi, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin a expliqué que la Défense devrait réduire ses dépenses de 850 millions d'euros, dans le cadre d'un plan de 4,5 milliards d'euros d'économies en 2017. Des économies confirmées par le Premier ministre Edouard Philippe dans Les Echos, promettant qu'il ferait "un effort supplémentaire l'an prochain".

Plus précisément, Gérald Darmanin a expliqué que le budget de la Défense déjà voté pour 2017 serait maintenu. Mais il devra, avec le même montant, financer le surcoût des opérations de militaires extérieures. Au départ, 450 millions d'euros avaient été prévus à cet effet dans le budget de la Défense, mais leur coût atteint en réalité 1,1 milliard, auquel s'ajoute le coût de l'opération Sentinelle : ce sont donc 850 millions d'euros de dépassement qu'il faut financer, expliquent Les Echos. 

Habituellement, ce dépassement est réglé par la solidarité interministérielle. Si, cette année, le minsitère de la Défense doit régler la facture, il devra trouver 850 millions d'euros d'économies ailleurs. Les Echos estiment que cet effort budgétaire devrait peser sur les équipements des militaires.

Emmanuel Macron doit rendre son arbitrage à ce sujet jeudi soir, lors de la cérémonie traditionnelle qui se tient au ministère de la Défense et à laquelle sont invités les militaires qui doivent défiler le lendemain sur les Champs-Elysées.

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