Opération "Mayotte place nette" : "Nous n'avons de cesse de le crier, il faut un changement de dogme", plaide le président du Collectif des citoyens de Mayotte

Pour Fatihou Ibrahime, cette nouvelle intervention ne suffira pas à régler les problèmes que rencontrent les Mahorais.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des gendarmes lors d'une opération contre l'immigration illégale à Koungou, à Mayotte, le 16 avril 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Ils vont faire des annonces depuis Paris, qui donnent l'impression à Paris que l'État est en train d'agir à Mayotte, alors que dans la réalité, ce n'est absolument pas vrai", dénonce mardi 16 avril sur franceinfo Fatihou Ibrahime, président du Collectif des citoyens de Mayotte, alors que le gouvernement a lancé mardi une vaste opération de lutte contre l'insécurité et l'immigration sur l'île, baptisée "Mayotte place nette".

"Nous avons l'habitude que depuis de trop nombreuses années, les gouvernements successifs, et a fortiori les gouvernements d'Emmanuel Macron, sont en train de balader la population de Mayotte", soutient Fatihou Ibrahime. Il prend pour exemple l'opération controversée "Wuambushu", lancée sur l'île l'an dernier et critiquée pour son bilan en demi-teinte. "Les objectifs annoncés l'année dernière en 2023, c'était 1 000 reconduites à la frontière. Plusieurs dizaines de milliers nous avaient été annoncées", dénonce-t-il.

"Nous n'avons de cesse de le crier : à Mayotte, il faut un changement de dogme", plaide le président du collectif. "Mayotte est précurseur dans toutes les problématiques que rencontre la métropole", dit-il. Il cite notamment "l'excuse de minorité". De la même manière, cela "fait de nombreux plans qu'on nous a annoncés, que l'État va lutter contre l'immigration. Il y a des radars qui sont là, et pourtant cela n'empêche pas les kwassa-kwassa, les bateaux de clandestins, de passer", ajoute Fatihou Ibrahime. "L'État sait parfaitement où est le problème", conclut-il.

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