"C'est un ras-le-bol dû à l'abandon par l'État français" : à Mayotte, des habitants bloquent plusieurs axes routiers

Le collectif citoyen "Forces vives" organise une grande manifestation mardi, pour protester contre l'insécurité et l'immigration illégale dans le départment le plus pauvre de France.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des habitants du bidonville Mavadzani, à Mayotte, le 8 décembre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)

La colère ne retombe pas à Mayotte. Une grande manifestation est prévue mardi 6 février à l'initiative du collectif citoyen des "Forces vives" de Mayotte. Depuis deux semaines, de nombreux Mahorais bloquent plusieurs axes routiers du département le plus pauvre de France. Ils protestent contre, disent-ils, l'inaction de l'État face à l'insécurité et l'immigration illégale venue des Comores et du continent africain. Ces barrages provoquent également des tensions sur l'île.

L'opération Wuambushu lancée par le ministre de l'Intérieur au printemps dernier devait s'attaquer à l'immigration illégale et à l'insécurité. Mais sur place, les résultats se font attendre. "Cette opération a tourné au fiasco. Et le fait que cette opération ait échoué, nous l'avons pris comme un coup de massue", fustige Haoussi.

Depuis deux semaines, ce membre du collectif des "Forces vives" de Mayotte voit la mobilisation s'amplifier sur les barrages routiers : "C'est un ras-le-bol dû à l'abandon de Mayotte par l'État français. C'est dû à une insécurité arrivée à un niveau inimaginable", dénonce-t-il.

"Quand vous écoutez la colère dans ces barrages-là, chaque jour qui passe, elle monte d'un cran."

Haoussi

membre du collectif des "Forces vives"

Les barrages routiers paralysent en partie l'activité économique du département. Les services publics fonctionnent au ralenti, les écoles notamment. "Les écoles ne fonctionnent presque plus, parce que plus de la moitié des enseignants n'arrivent pas à l'école, et c'est très compliqué de travailler sereinement", déplore Rivomalala Rakotondravelo, du syndicat de professeurs Snuipp-FSU. Pour autant, une grande partie des professeurs, tout comme la majorité de la population mahoraise, soutiennent le mouvement de protestation. 

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