Colère des agriculteurs : "Ce ne sont pas trois mesures qui vont sauver l'agriculture française", reconnaît Jérôme Bayle, figure du mouvement

"Si l'État ne tient pas parole, on se refera entendre", avertit l'éleveur à l'origine du premier barrage sur l'A64, aujourd'hui levé.
Article rédigé par franceinfo
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L’éleveur Jérôme Bayle figure malgré lui de la révolte paysanne, le 26 janvier 2024. (MIGUEL MEDINA / AFP)

"On ne va pas sauver l'agriculture en deux jours", avertit mardi 30 janvier sur franceinfo Jérôme Bayle, éleveur de bovins en Haute-Garonne, à l'initiative du premier barrage, à Carbonne - barrage désormais levé. Depuis une semaine, le monde agricole est mobilisé dans de nombreux départements pour dénoncer les contraintes administratives et environnementales qui pèsent lourd sur la profession.

Cette mobilisation a contraint notamment le gouvernement à abandonner vendredi la hausse des taxes sur le gazole non routier pour les agriculteurs. Lors d'un déplacement en Haute-Garonne, le Premier ministre Gabriel Attal a également annoncé des mesures de simplification administrative ou encore l'accélération du versement des aides d'urgence. De quoi convaincre, en partie, Jérôme Bayle, figure du mouvement.

"Il nous a montré un premier signe, autrement on n'aurait pas levé le blocage" sur l'A64, soutient l'éleveur qui n'hésitera pas à "se refaire entendre si l'État ne tient pas parole". Il explique justement qu'il a décidé, avec les autres agriculteurs mobilisés à Carbone, de lever le blocage parce "qu'ils ont obtenu" gain de cause sur leurs revendications mais cela ne veut pas dire qu'il plaide pour la fin du mouvement national. "Si je n'avais pas levé le blocage, je n'aurais pas été un homme de parole", ajoute-t-il. 

Gabriel Attal a "les cartes en main"

Jérôme Bayle insiste sur le fait que "ce ne sont pas trois mesures qui vont sauver l'agriculture française". Il appelle donc Gabriel Attal à "continuer" et attend donc beaucoup des prochaines annonces du chef de l'exécutif. "Qu'il tienne ses paroles, ses engagements", lance-t-il. Il rappelle notamment que le Premier ministre "a dit qu'il voulait refaire de l'agriculture française une place forte de l'agriculture européenne". Il considère que c'est donc Gabriel Attal qui a désormais "les cartes en main, à lui de le faire".

L'agriculteur de Montesquieu-Volvestre "comprend" que d'autres agriculteurs maintiennent leur point de blocage ou convergent vers Paris, que plusieurs syndicats agricoles appellent à bloquer. "Il faut que tous les agriculteurs arrivent à se faire entendre", insiste Jérôme Bayle. Il reconnaît cela dit que trouver une sortie ne sera pas une mince affaire car, selon lui, "il y a des décennies que l'agriculture française est dans une spirale négative". Aux critiques dont il est la cible, il répond : "Les gens pensaient que Jérôme Bayle allait sauver toute l'agriculture française. Mais Jérôme Bayle, ce n'est pas son boulot. Jérôme Bayle, il est agriculteur. Il y a des syndicats. À eux de faire le boulot." 

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