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Comment la presse européenne voit le sommet de Bruxelles

Nos voisins aussi ont les yeux rivés sur le sommet européen d'aujourd'hui et demain. Pour les journaux européens, l'Allemagne serait isolée, l'Italie combattante. Revue de presse.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La chancelière allemande Angela Merkel derrière le président de Chypre et le président de la Grèce, à l'ouverture du sommet européen à Bruxelles (Belgique), le 28 juin 2012. (MICHEL EULER / AP / SIPA)

Chez nos voisins aussi, le sommet européen organisé à Bruxelles (Belgique) jeudi 28 et vendredi 29 juin fait couler de l'encre. La presse européenne analyse les enjeux de ce rendez-vous jugé crucial. 

1. L'Allemagne seule contre tous

Pour les principaux quotidiens nationaux européens, Berlin semble à la fois isolée et rétive à tout compromis. Et l'attitude d'Angela Merkel, qui incarne cette position, figure au centre des analyses des journalistes. 

"Un sommet sur la crise de l'euro est en cours à Bruxelles et la chancelière combat les eurobonds", indique le quotidien allemand Bild (lien en allemand), dans un article intitulé "La bataille défensive de Merkel commence"El Pais (lien PDF en espagnol) va plus loin dans l'analyse. "Hollande accentue la pression pour que Merkel donne un peu d'air à l'Espagne", titre le quotidien espagnol en une.

La France contre l'Allemagne : c'est le duel majeur du sommet européen, selon La Libre Belgique. "Discipline et solidarité budgétaire : le match France-Allemagne", titre le quotidien belge, et explique ensuite qu'"il faudra trouver l'équilibre entre les positions de l'Allemagne et de la France lors du sommet européen". "Pas simple", commente le journal. 

Pour The Guardian aussi, l'Allemagne joue une partie solitaire lors de ce sommet (lien en anglais)"L'Allemagne, face à l'Italie, l'Espagne et la France" titre le quotidien britannique, avant d'analyser, sans concession : "Le sommet échouera parce que l'Allemagne ne donnera pas aux 'Big Four' [Paris, Berlin, Rome et Madrid, les quatre premières économies de la zone euro] ce qu'ils veulent : une aide financière sans accord politique en contrepartie". "L'Allemagne écarte une mise en commun de la dette de la zone euro", indique encore le quotidien, dans un autre article (lien en anglais), rédigé cette fois par son correspondant à Bruxelles. "Angela Merkel (...) ne cèdera pas à la pression sur la mutualisation de la dette des pays de la zone euro sous la forme d'eurobonds", insiste-t-il.

2. Les fermes intentions de l'Italie

Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, est arrivé jeudi au sommet européen avec la ferme volonté d'obtenir un mécanisme pour contrer la flambée des taux d'emprunt dont est victime son pays. L'Italie reste en effet sous une intense pression des marchés malgré toutes les mesures d'urgence prises par son gouvernement. Ses intentions sont commentées et analysées par la presse italienne et allemande.

Pour le Corriere della serra (lien en italien), Monti ne cédera pas. "Pas de taxe Tobin sans bouclier anti-spread", indique le quotidien italien. Un titre qui fait d'abord référence à la taxe sur les transactions financières, sur laquelle Paris, Berlin, Rome et Madrid se sont déjà mis d'accord vendredi à Rome. Puis au "spread", terme qui désigne l'écart entre les taux d'un pays et ceux de l'Allemagne, qui emprunte à des taux extrêmement bas. Sa proposition d'un "bouclier anti-spread", comme il est surnommé dans la péninsule, consiste à faire intervenir les fonds de secours, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou le Mécanisme européen de stabilité (MES) sur le marché de la dette pour éviter des "écarts excessifs du spread" pour les pays qui, comme l'Italie, sont en "règle sur le plan de la discipline budgétaire". "Il y a déjà des instruments" pour éviter des écarts trop importants du "spread", répond La Repubblica (lien en italien), par la voix de Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand.

"Monti met l'Europe en garde contre une catastrophe", titre de son côté Die Welt (lien en allemand)"Mario Monti a surmonté chaque crainte", et le chef du gouvernement italien s'attend au pire pour le sommet - l'échec -, indique le quotidien, un des trois plus grands outre-Rhin. Signe que la presse allemande reste attentive aux positions de l'Italie, qui, comme l'Espagne, peine à se financer sur les marchés et attend des solutions rapides pour sortir de l'ornière.

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