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Rétropédalage sur les APL : l'Unef dénonce "un oubli et un délaissement des jeunes"

"On est particulièrement surpris de voir qu'un jour on nous annonce un coup de pouce et que le lendemain on nous le retire", dénonce le syndicat étudiant, qui demande d'abord à être consulté, puis des "réponses structurelles".

Article rédigé par franceinfo
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Mélanie Luce, la présidente de l'Unef, le 18 novembre 2019. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Emmanuel Macron avait annoncé mercredi une aide exceptionnelle pendant six semaines de 150 euros avec 100 euros de plus par enfant pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l'aide personnalisée au logement (APL), "ce qui touche tous les jeunes, les 18-35 ans", avait-il assuré. Mais finalement, les bénéficiaires des APL toucheront bien 100 euros par enfant mais pas les 150 euros de base, contrairement aux allocataires du RSA. Les moins de 25 ans seront donc très peu nombreux à recevoir cette aide. "On est particulièrement surpris de voir qu'un jour on nous annonce un coup de pouce et que le lendemain on nous le retire", réagit vendredi 16 octobre sur franceinfo Mélanie Luce, la présidente de l'Unef. "Cela montre qu'il y a un oubli et un délaissement des jeunes. Il faut aller au-delà des discours".

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franceinfo : Qu'en pensez-vous ?

Mélanie Luce : On est particulièrement surpris de voir qu'un jour on nous annonce un coup de pouce et que le lendemain on nous le retire. Cela nous rappelle très fortement ce qui s'est passé en mai. En mai, on nous a annoncé deux types d'aides, une aide de 200 euros pour les étudiants qui ont perdu leur emploi et une aide de 200 euros pour les bénéficiaires des APL. Cette aide-là n'a pas pu être touchée par les étudiants parce qu'il y avait déjà une exclusion des étudiants. Donc, quand Jean Castex nous dit que ce sera la même aide que pendant le confinement, on est particulièrement inquiet parce que depuis le confinement plein de jeunes ont eu zéro euro de la part de l'État.

C'est un cafouillage ou une promesse non tenue ?

C'est une promesse non tenue parce que quand le président s'exprime, normalement, ses propos font foi. Cela montre qu'il y a un oubli et un délaissement des jeunes. Il faut aller au-delà des discours. On en a un peu marre de l'apitoiement. L'apitoiement et la compassion c'est très bien mais si derrière il n'y a pas d'acte ça ne sert à rien. Concrètement, pourquoi c'est dur d'être jeune en 2020 ? Parce qu'on a un gouvernement qui pendant plusieurs années a baissé les APL, les a désindexées de l'indice de révision des loyers, nos loyers ont augmenté mais nos aides ont été gelées et on a gelé nos bourses. Toutes ces mesures nous ont précarisés.

Que demandez-vous ?

On lui demande de rectifier le tir.

Des annonces sur les jeunes sans les jeunes, il faut arrêter, c'est une infantilisation des jeunes de continuer d'annoncer des choses sans jamais consulter les organisations de jeunesse. 

Mélanie Luce, la présidente de l'Unef

à franceinfo

On nous parle d'annonces depuis lundi mais nous n'avons pas été contactés pour ça. On demande des réponses structurelles. Il faut donner l'accès au RSA au moins de 25 ans pour tous les jeunes qui sont sans emploi, sans formation. Il faut réformer les bourses pour permettre à plus d'étudiants de les toucher et augmenter substantiellement les APL. Cela nécessite de l'argent qui n'a pas été mis sur la table pour les jeunes.

Quel impact va avoir le couvre-feu sur les étudiants ?

Cela va ressembler à une perte de revenus. Les petits boulots vont être très touchés, notamment la restauration rapide où travaillent beaucoup d'étudiants ou le babysitting. Les mesures sanitaires sont nécessaires mais il faut que l'État prenne des mesures pour compenser.

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