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Vidéo Aide pour les bénéficiaires du RSA et des APL : la Fondation Abbé Pierre dénonce une "confusion totale au plus haut sommet de l'Etat"

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Article rédigé par franceinfo
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Le délégué général de la Fondation, Christophe Robert, appelle sur franceinfo le gouvernement "à recadrer le tir", jugeant "pas acceptable" que les jeunes ne puissent bénéficier du RSA.

Emmanuel Macron avait annoncé mercredi 14 octobre une aide exceptionnelle pendant six semaines de 150 euros avec 100 euros de plus par enfant pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l'aide personnalisée au logement (APL) "ce qui touche tous les jeunes, les 18-35 ans" avait-il dit. Mais finalement, les bénéficiaires des APL toucheront bien 100 euros par enfant mais pas les 150 euros de base, contrairement aux allocataires du RSA. Les moins de 25 ans seront donc très peu nombreux à recevoir cette aide. "Confusion totale au plus haut sommet de l'Etat", a réagi Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, vendredi 16 octobre sur franceinfo.

"Le président de la République dit nous allons aider ceux qui sont en difficulté avec une aide ponctuelle, exceptionnelle et il évoque spécifiquement les jeunes. Or, les jeunes ne sont pas concernés par cette aide telle qu'elle est calibrée aujourd'hui. Il faut que le gouvernement recadre le tir", a-t-il insisté. Et il juge "pas acceptable", que les jeunes ne puissent bénéficier du RSA.

Que les jeunes de 18 à 25 ans puissent accéder au RSA cela nous paraît fondamental.

Nicolas Hulot

à franceinfo

"La situation à laquelle on fait face ne va pas s'arrêter demain matin, renchérit Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot. Donc, je pense que l'accès pour les jeunes est très important pour le RSA. A l'origine, le RSA devait être indexé au Smic, être à 50% du Smic, depuis le Smic a augmenté. Est-ce qu'on a augmenté le RSA ? Cela n'a pas été le cas."

Pendant le confinement, les associations ont "bien travaillé avec le gouvernement et les collectivités locales pour repérer les besoins et apporter des réponses parce qu'il y avait une urgence absolue. On a le sentiment qu'on est reparti à zéro depuis le 1er septembre. Cette aide, on aurait pu en discuter et dire, vous mettez de côté tous les jeunes avec ce modèle-là alors qu'on sait tous que la jeunesse souffre", a regretté Christophe Robert.

Associer les associations aux décisions

Nicolas Hulot a rappelé que "le pacte du pouvoir de vivre, avec ses 60 associations, est un tissu d'acteurs qui comble tous les angles morts de la République, qui ont une vision très lucide et très claire des affres de la société. Une des choses que nous demandons c'est qu'il faut les associer" aux décisions prises par le gouvernement.

Lancé il y a un an et demi, le pacte du pouvoir de vivre "demande depuis très longtemps au Premier ministre d'être reçu. Il faut qu'on revitalise notre démocratie pour qu'on sorte de cette confrontation. Il y a de l'intelligence des deux côtés, de la connaissance et de l'expertise, personne n'a l'exclusivité de la lucidité ou de l'intelligence."

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