Contrôle renforcé des demandeurs d'emploi : "Les effets vont être assez marginaux", estime l'économiste Mathieu Plane
"Ces contrôles existent déjà", a rappelé mercredi sur franceinfo Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques.
"Je pense que les effets vont être assez marginaux", a estimé mercredi 10 novembre sur franceinfo Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), après que le chef de l'État a annoncé mardi dans son allocution un renforcement du contrôle des demandeurs d'emploi. Gabriel Attal a précisé ce mercredi sur franceinfo qu'il y aura "25% de contrôles en plus sur les six prochains mois", menés par les agents de Pôle Emploi.
"Ces contrôles existent déjà", rappelle Mathieu Plane, "il y a des radiations et il faut mener des démarches actives de recherche d'emploi" pour continuer à toucher l'allocation chômage. Gabriel Attal a affirmé sur franceinfo qu'actuellement, "sur 100 contrôles réalisés, il y a en moyenne 14 personnes à qui les agents envoient un message, un avertissement, ou à qui on est amené à suspendre les allocations un certain temps, de un à quatre mois", jusqu'à "ce qu'elles témoignent d'une recherche active d'emploi". En 2017, un an et demi après avoir été généralisé par Pôle Emploi, sur les près de 270 000 contrôles menés à l'époque, 14% des demandeurs d'emploi avaient été radiés, sachant que parmi ces 14%, plus d'un tiers (36% d'entre eux) ne touchaient déjà plus d'allocation chômage ou d'allocation pour les chômeurs en fin de droit.
"Les contrats proposés doivent correspondre à la qualification"
Pour Mathieu Plane, les propos du chef de l'Etat relèvent donc plutôt d'un "signal envoyé, celui que le travail doit payer, et qu'on ne doit pas avoir d'assistanat". Davantage de contrôles n'amèneront pas les demandeurs d'emploi à postuler aux offres actuellement non pourvues à Pôle Emploi selon lui. Si les chômeurs ne postulent pas à ces offres, c'est parce que "les métiers sont peu intéressants", ou qu'il s'agit de "beaucoup de contrats très courts". "Cela pose la question de ce qu'est une offre raisonnable d'emploi" pour Mathieu Plane, "bien sûr qu'il y a des tensions sur le marché du travail mais il faut aussi que les contrats proposés correspondent à la qualfication." La menace de la sanction est donc insuffisante, conclue l'économiste.
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