Réforme de l'assurance-chômage : les négociations reprennent entre syndicats et patronat
C'est reparti pour des négociations qui pourraient durer très tard cette nuit, jeudi 9 novembre. Au siège de l'Unédic à Paris, les syndicats et les représentants du patronat se remettent autour de la table pour discuter de la convention de l'assurance-chômage dont l'entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2024. Le gouvernement leur a donné jusqu’au 15 novembre pour se mettre d’accord sur la façon d’indemniser les demandeurs d’emploi, alors que depuis 2017, les règles se sont considérablement durcies.
À quelques heures de l'ouverture de la séance de négociation, le patronat avait adressé aux syndicats un premier projet d'accord, qui reprend certaines propositions des organisations d'employeurs, mais aussi des syndicats. C'est sur cette base qu'ont débuté les discussions.
Dans le projet d'accord qui doit être finalisé d'ici le 15 novembre, le patronat réclame notamment une baisse des cotisations employeurs. Ce ne serait que justice rendue aux entreprises d'après Eric Chevée, négociateur pour la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) : "Les entreprises ont fait beaucoup d'effort sur le marché du travail en termes d'embauches. Le chômage a fortement diminué même si ce n'est pas encore suffisant. Mais il nous semble qu'il est absolument indispensable d'envoyer un signe clair aux employeurs en leur disant : vous avez du retour sur investissement avec une diminution, même faible, des cotisations de l'assurance-chômage." Des cotisations qui s'élèvent à un peu plus de 4% aujourd'hui.
Medef, CPME et U2P veulent passer sous la barre des 4%. Mais cela pourrait coûter autour de 700 millions d'euros aux caisses de l'Unédic et aux chômeurs, assure Denis Gravouil de la CGT : "Dans le contexte, baisser les cotisations patronales, ça signifie baisser les droits. Toute baisse de recette ça signifie moins d'argent disponible pour s'occuper des droits des salariés précaires et notamment des jeunes." La baisse des droits, c'est justement ce que les syndicats veulent à tout prix éviter. Ils veulent notamment revenir à quatre mois de travail minimum pour ouvrir des droits contre six actuellement comme l'a imposé le gouvernement.
La CFDT prévient, si cette séance de négociations se prolonge en nocturne, c'est bon signe. Sinon... c'est que les discussions auront tourné court. En cas d'échec, le gouvernement reprendra la main pour imposer ses propres règles d'indemnisation.
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