Agriculture : la Commission européenne adopte l'exemption aux obligations de jachères
Victoire pour les agriculteurs. La Commission européenne a adopté, mardi 13 février, pour l'année 2024 une exemption partielle aux obligations de jachères prévues par la Politique agricole commune (PAC), une revendication-clé des récentes manifestations agricoles.
Pour toucher les aides de la PAC, les agriculteurs devront désormais laisser au moins 4% des terres arables en cultures intermédiaires ou fixatrices d'azote (lentilles, pois...) et non plus seulement en jachères et surfaces non productives (haies, bosquets, mares...), selon une décision publiée au Journal officiel de l'UE.
Limiter "les pertes de revenus"
Cet assouplissement sera valable uniquement cette année et ce seuil a par ailleurs été abaissé par rapport aux 7% initialement proposés fin janvier. Les agriculteurs seront "soumis à moins de restrictions quant à la manière d'utiliser les terres arables, cela limitera les pertes de revenus, tout en garantissant certains avantages environnementaux", puisque les pratiques listées confortent "la santé et la biodiversité des sols" tout en fixant l'azote et le carbone, estime Bruxelles.
La Commission européenne avait suspendu complètement en 2023 cette condition pour produire davantage et compenser les perturbations de l'offre céréalière ukrainienne et russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine. Et une majorité d'Etats membres, dont la France, plaidaient vigoureusement pour reconduire cette exemption.
Méthode traditionnelle de regénération des sols, la jachère avait disparu avec l'apparition de désherbants et d'engrais chimiques, avant de réapparaître dans la PAC en 1992 comme outil de lutte contre la surproduction. Les agriculteurs devaient geler des terres en échange d'aides.
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