Epandage des pesticides : "Le gouvernement" risque de faire "encore des mesurettes", craint un conseiller régional breton
Le Conseil d'Etat estime qu’il faut au minimum 10 mètres entre les lieux d'épandage de pesticides et les zones d'habitation ou de travail, contre 5 mètres aujourd’hui.
Le Conseil d'Etat demande au gouvernement de préciser les règles concernant les épandages de pesticides. Pour protéger ceux qui vivent et travaillent à proximité des zones d’épandage, il estime qu’il faut au minimum 10 mètres, contre 5 mètres aujourd’hui. Une bonne nouvelle, en théorie, pour Daniel Cueff, conseiller régional de Bretagne, mais il craint que "le gouvernement fasse encore des mesurettes". Sur franceinfo mardi 27 juillet, l’ancien maire de Langouet en Ile-et-Vilaine, à l’origine du premier arrêté d’interdiction de ces épandages, insiste par ailleurs sur les risques des pesticides sur la santé, notamment en pleine pandémie de Covid-19.
franceinfo : Cet avis du Conseil d'Etat vous redonne-t-il espoir ?
Nous voyons que les juges, d'une procédure à l'autre, prennent de plus en plus la mesure du problème de santé publique que représente l'épandage des pesticides. Ce n'est pas la première fois que l'Etat est sommé par le Conseil d'Etat de prendre des mesures suffisantes. Non seulement les mesures que prend l'Etat sont souvent dérisoires, mais il faut encore attaquer ces décisions de l'Etat pour que le Conseil d'Etat disent que toutes ces distances, qui sont aujourd'hui prévues, sont complètement dérisoires au regard de la santé publique.
Ces derniers mois, nous avons davantage été occupés par les questions sanitaires liées au Covid. En coulisses, le débat s'est-il poursuivi ?
C'était un sujet majeur puisque, même pendant le premier confinement, nous avons saisi le Conseil d'Etat en lui disant : 'Il semble que le Covid-19 attaque en particulier les bronches. Est-ce que c'est vraiment nécessaire de multiplier les épandages qui fragilisent l'organisme humain, notamment sur les questions de bronches en particulier ?'
Le gouvernement a désormais six mois pour refaire sa réglementation. Qu’en attendez-vous ?
On craint que le gouvernement fasse encore des mesurettes, c'est-à-dire ne prenne pas la mesure du problème et que l'on se retrouve toujours avec cette problématique de santé publique. Peut-être d'autres études vont-elles intervenir entre temps, notamment sur la mesure des cocktails de pesticides de synthèse que l'on trouve à certaines distances des champs après épandage. C'est l'un des axes sur lesquels nous devons travailler aujourd'hui parce qu’on le sait bien, quand des pesticides sont épandus dans un champ, ils se trouvent dans l'air dans les minutes et les heures qui suivent. Et c'est cet air-là que vous respirez, qui est extrêmement dangereux pour les agriculteurs mais aussi pour les riverains.
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