Manifestation "anti-bassines" : "Ce n'était pas un rassemblement pacifique, c'était très violent", déplore le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau
Le ministre de l'Agriculture condamne les violences lors des manifestations contre l'implantation de réserves d'eau agricoles dans les Deux-Sèvres et pointe la responsabilité des organisateurs.
"Ce n'était pas un rassemblement pacifique, c'était très violent", déplore dimanche 30 octobre sur franceinfo le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. Selon la préfecture, "61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement", lors de la manifestation "anti-bassines", organisée hier à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Les organisateurs indiquent qu'une trentaine de manifestants ont été blessés.
Marc Fesneau "pense aux gendarmes". Les forces de l'ordre ont reçu des "tirs de mortiers, des cocktails Molotov et des jets de projectiles divers", selon la préfète du département Emmanuelle Dubée. Elle dénonce la présence de "400 profils black-block et activistes très violents". Le ministre de l'Agriculture "fait la différence entre les violents et les non-violents" mais il pointe "la responsabilité" des organisateurs : "Quand vous maintenez une manifestation alors qu'elle est interdite, vous donnez l'occasion aux violents de s'infiltrer dans la manifestation et de commettre des actes de violents". Le ministre dénonce à nouveau le maintien "d'une manifestation interdite sur un projet qui lui est autorisé".
Des tirs de mortiers. Voilà les méthodes de ces « militants ». Il n’y a rien à essayer de comprendre quand la violence est un mode d’action. Avec des risques immenses pour nos forces de sécurité intérieure que je veux saluer une nouvelle fois ce soir. @Gendarmerie @GDarmanin https://t.co/1zIup3Wphn
— Marc Fesneau (@MFesneau) October 29, 2022
La manifestation "anti-bassines", à l'appel du collectif "Bassines non merci", a rassemblé 4 000 manifestants selon la préfecture, 7 000 selon les organisateurs. "Tous ces gens qui viennent le week-end occuper des sites sans connaître la réalité du monde agricole c'est sympathique – en réalité pas tant que cela puisqu'il y a des actes de violence – mais c'est déconnecté de la réalité", juge le ministre de l'Agriculture. Car sur le fond, Marc Fesneau estime que les projets de bassines "sont un plus et un mieux par rapport à la situation actuelle ou la situation d'il y a 10 ans et c'est cela qu'il faut défendre parce que sans eau, il n'y a pas d'agriculture".
"Il est d'intérêt général d'éviter de pomper dans les nappes au printemps et en été avec par ailleurs, des engagements des agriculteurs sur la réduction du prélèvement d'eau"
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaireà franceinfo
Les "anti-bassines" avancent eux que la construction de ces réserves d'eau géantes n'est pas neutre pour l'environnement, que ces installations empêchent les nappes phréatiques de se remplir l'hiver et que ces projets ne font qu'encourager une agriculture gourmande en eau. Ils appellent à un changement des pratiques agricoles. "Oui, mais on propose quoi ?", interroge le ministre de l'Agriculture. "Il faut construire des alternatives mais ce n'est pas en 24 mois ou en 12 mois que cela se construit." Marc Fesneau estime qu'il faut engager "un double mouvement : un mouvement pour capter l'eau quand elle est en trop plein l'automne et l'hiver. Puis, un mouvement de changement de pratiques. Mais ce n'est pas l'un sans l'autre".
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