Plan Ecophyto : "Nous allons y mettre les moyens", prétend le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau

Le ministre de l'Agriculture estime que le plan Ecophyto est "important" car il est "un élément de la stratégie de compétitivité et de souveraineté".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, le 17 avril 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

"Nous allons y mettre les moyens", assure vendredi 3 mai sur franceinfo, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture. Le gouvernement présentera lundi la nouvelle version du plan Ecophyto, qui établit des objectifs de réduction de l'utilisation de pesticides. Il a été mis en "pause" en février dernier pour tenter de calmer la colère des agriculteurs. Marc Fesneau assure que le gouvernement maintient "l'objectif de réduction de 50% des produits phytosanitaires" d'ici 2030. "C'est un plan stratégique, ce ne sont pas des éléments réglementaires", tient à préciser le ministre.

Une enveloppe de 250 millions d'euros sera allouée à ce plan. 146 millions d'euros par an seront consacrés "à la recherche d'alternatives aux produits phytosanitaires, toutes filières confondues. Et c'est déjà sur la table" puisque "les programmes de recherches ont été lancés y compris pendant la pause et continuent", affirme le ministre. 50 millions serviront à financer du matériel, "pour faire en sorte qu'on dote les agriculteurs d'outils pour protéger leurs cultures". Les 50 millions restants serviront notamment à financer le traitement des eaux (20 millions).

Ne "pas priver l'agriculture de la chimie"

Ce plan Ecophyto est "important" pour le gouvernement "parce que c'est un élément de la stratégie de compétitivité et de souveraineté", explique Marc Fesneau. C'est pourquoi, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé l'abandon de l'indicateur Nodu, défendu par les associations environnementales, mais contesté par la FNSEA, au profit de l'indicateur européen HRI-1. Le Nodu, indicateur de référence pour mesurer la réduction d'usage des pesticides, "était juste le calcul de toutes les molécules de produits phytosanitaires sans distinction entre ce qui était très toxique, ce qui portait un risque éventuel et ce qui n'était pas toxique, c'est-à-dire qu'on faisait une réduction à l'aveugle", justifie Marc Fesneau alors que le HRI-1 priorise les molécules les plus dangereuses.

Qu'importent les critiques d'associations de défense de l'environnement, qu'il estime infondées, "c'est l'indicateur européen, il est issu d'un règlement européen que nous avons voté". Marc Fesneau plaide pour la cohérence : "C'est comme si nous décidions en France d'avoir un indicateur de réduction des gaz à effet de serre et que les autres pays du monde avaient un autre indicateur."

Le ministre de l'Agriculture ne comprend pas "au nom de quoi on demanderait à l'agriculture de supprimer des molécules qui ne sont pas à risque" pour les sols et la santé. Il ne veut "pas priver l'agriculture de la chimie, quand tous les secteurs d'activité, les vêtements que nous portons, les médicaments que nous prenons, c'est de la chimie". Marc Fesneau précise néanmoins que "l'objectif du gouvernement est de réduire et de supprimer le cas échéant" un produit, dès lors qu'il y a "un risque avéré".

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