Prêts garantis, 75 millions d'euros d'aide... Les annonces en demi-teinte de Michel Barnier à destination des éleveurs en pleine crise agricole et sanitaire

Le Premier ministre, en déplacement au sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme, a notamment annoncé une enveloppe de 75 millions d'euros pour les éleveurs frappés par la fièvre catarrhale de sérotype 3.
Article rédigé par Edouard Marguier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre Michel Barnier au salon de Cournon-d'Auvergne, le 4 octobre 2024. (JEFF PACHOUD / AFP)

Le Premier ministre était vendredi 4 octobre auprès des éleveurs qui font face à une crise sanitaire. Au Sommet de l’élevage à Cournon, près de Clermont Ferrand, Michel Barnier a fait des annonces concernant les aides, pour la filière ovine en particulier. 

75 millions pour "faire face" à l'épizootie

La fièvre catarrhale ovine, dite "maladie de la langue bleue" se répand dans les élevages par le nord et provoque une forte mortalité dans les troupeaux de mouton et de brebis depuis cet été. Michel Barnier a donc annoncé une enveloppe de 75 millions d'euros pour les éleveurs de brebis "immédiatement disponibles, notamment pour faire face à cet FCO 3  qui est émergent et qui n'est pas pris en compte dans les financements et les indemnisations telles qu'elles sont organisées aujourd'hui pour d'autres dimensions de la maladie". Cet argent vient compléter l’annonce de jeudi avec l'engagement que des vaccins seront disponibles gratuitement pour tous les élevages de France et non pas uniquement dans les zones touchées.

Le Premier ministre a également pris en compte l’agriculture en crise dans son ensemble, évoquant notamment le cas des céréaliers venant d’enregistrer la pire récolte de leur histoire. "Pour les exploitations qui sont touchées par des difficultés graves actuellement et qui ont besoin d'oxygène (...) nous allons organiser ce dispositif de prêts à taux garantis par l'Etat pour les exploitations qui en ont besoin", développe le Premier ministre. Ces prêts garantis par l’Etat (PGE) sont connus depuis le Covid et effectivement réclamés par les filières en crise.

"Freinage indispensable"

Mais ces annonces ne satisfont que moyennement les éleveurs. Ils réclamaient le double pour faire face à la FCO 3 : 150 millions d’euros et de l’aide également pour l’autre forme qui sévit dans le sud, la FCO 8, pour laquelle rien de spécifique n'a encore été annoncé.

Mais le Premier ministre l’a répété, ces aides sont annoncées dans un contexte budgétaire difficile. "Tout le monde va devoir comprendre que cet effort de réduction de la dépense publique, c'est moins de dépenses. Mais ce freinage est indispensable, sinon on va droit vers une crise financière. Cette crise financière, si elle est devant nous, moi je veux l'empêcher pour protéger les plus faibles et notamment les épargnants.

"On va essayer de faire mieux, ou bien, avec moins d'argent. Je pense que c'est possible."

Michel Barnier

à franceinfo

C’est aussi pour cela qu’il veut travailler sur des mesures qui ne coûtent rien comme la simplification des procédures et lutter contre les contradictions. C'est le cas par exemple des travaux d’épandage qui devaient se terminer le 1er octobre, délai impossible à tenir car les champs sont gorgés d’eau. Ils seront donc possibles jusqu’au 15 novembre.

Michel Barnier a également annoncé la reprise du travail parlementaire sur le projet de loi d’orientation agricole à l’arrêt depuis la dissolution. Le texte réécrit après la crise de l’hiver dernier sera envoyé au Sénat en janvier.

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