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L'armée française tue 40 jihadistes au Burkina Faso : ce que l'on sait de cette opération

Alors que son avenir est fortement remis en question, la force Barkhane a annoncé samedi 12 février avoir tué 40 djihadistes impliqués dans de récentes attaques meurtrières au Bénin. 

Article rédigé par Claude Guibal, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une patrouille de l'opération Barkhane à Tombouctou au Mali, en décembre 2021. (FLORENT VERGNES / AFP)

L'information n'a été dévoilée que le 12 février par l'Etat-major français : le 10 février, la force Barkhane a tué 40 djihadistes islamistes impliqués dans des attaques meurtrières au Bénin. La première frappe a été menée dans la matinée par un drone Reaper qui a visé une colonne de djihadistes se déplaçant à moto : une dizaine d'entre eux sont tués alors qu'ils venaient de pénétrer au Burkina Faso.

Une patrouille de Mirage 2000 a ensuite procédé à trois autres bombardements contre des regroupements de terroristes à proximité. Bilan : une trentaine de djihadistes supplémentaires tués, une dizaine de motos et un pick-up détruits.

Cette opération a été menée après un travail de renseignement aérien : le groupe était traqué depuis plusieurs jours au confins du Burkina Faso, du Bénin et du Niger, mais c'est bien sur le territoire burkinabé, un pays où les forces françaises ne sont pas stationnées, que l'opération a eu lieu. Une opération menée en coordination avec le Bénin et le Burkina Faso, insiste le communiqué de l'armée française.

La volonté de montrer son efficacité

La présence de la force Barkhane est violemment contestée dans tout le Sahel, pour son coût financier et humain non négligeable. Au Mali tout d'abord, où sont stationnés en masse les troupes Barkhane depuis bientôt neuf ans et où elle cristallise la colère de la population face à une situation sécuritaire dégradée. Son image est même associée à celle d'une armée d'occupation. Aujourd'hui, au Mali, son départ est un enjeu majeur pour la junte au pouvoir, qui va ainsi obtenir la légitimité populaire qui lui manque, à défaut d'avoir été obtenue par des élections.

Même exaspération au Burkina Faso face à cette présence française, vue comme une atteinte à la souveraineté des États. En novembre, un convoi a été bloqué par des manifestations anti-françaises. Dans le pays, Barkhane est peu visible, et donc perçue a minima comme inefficace. La population est suspicieuse et ne comprend pas comment une force aussi puissante que l'armée française ne parvient pas, en neuf ans d'existence, à arrêter définitivement des terroristes circulant à moto dans le désert. 

Sur les réseaux sociaux, Barkhane est même accusée de complicité avec les terroristes pour permettre à la France de maintenir une présence pour protéger ses intérêts dans la région. Parallèlement, les djihadistes étendent leur champ d’action vers le sud, en direction de la Côte d’Ivoire et du Ghana.

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