: Vidéo Le musée de la Blackitude à Yaoundé, bébé de la princesse Agnès Fô Nab Ngo Nana
A Yaoundé, au Cameroun, une équipe du magazine "Avenue de l'Europe" a découvert, caché dans un hangar, un musée pas comme les autres. Ici, les œuvres d'art ne restent pas sous cloche : ces masques et ces objets rituels sont encore utilisés par des sociétés coutumières.
Dans le centre-ville de Yaoundé, une équipe du magazine "Avenue de l'Europe" a découvert, cachée dans un hangar, une fondation privée : le musée de la Blackitude. C'est le bébé de la princesse Agnès Fô Nab Ngo Nana. Depuis trente ans, avec ces masques somptueux et tous ces objets confiés par des chefs coutumiers, elle écrit l'histoire de ses ancêtres et des confréries secrètes du Cameroun.
La scénographie est basique, le stockage rudimentaire... le bâtiment est en travaux, il n'a pas été conçu pour être un musée, explique le conservateur. Le musée essaie de se professionnaliser, avec un catalogue et un inventaire des œuvres. Des objets d'art qui n'ont pas forcément vocation à rester sous cloche.
Ces œuvres, "on vient les chercher pour leur faire jouer leur fonction dans leur milieu"
"Leur particularité, explique Apollinaire Kaji, chargé du catalogue du musée, c'est qu'elles sont encore utilisées dans leur milieu de création. On vient les chercher pour leur faire jouer leur fonction dans leur milieu respectif, et on les retourne au musée."
Assise sur son trône dans son musée, la princesse veut croire en l'intelligence des hommes. Elle espère pouvoir assister de son vivant à la restitution des objets d'art volés à son pays par l'Allemagne durant une brève période de colonisation. Elle pense que "tous ces pays qui se disent développés pourraient donner la main aux Africains pour qu'ils puissent eux aussi développer leur histoire. Pour que l'humanité en profite."
Extrait de "Allemagne-Cameroun : le bras de fer", un reportage d'Hervé Dhinaut et Denis Bassompierre diffusé dans "Avenue de l'Europe" le 17 octobre 2018.
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