La nouvelle Défenseure des droits juge "indispensable" de "traiter absolument toutes les réclamations"
Officiellement en fonction depuis hier, la nouvelle Défenseure des droits, Claire Hédon Iivitée de France Inter vendredi 24 juillet, veut "faire plus" pour l'institution et insiste : "La réalité du non-accès aux droits, c'est une atteinte à notre démocratie".
La nouvelle Défenseuse des droits, Claire Hédon invitée de France Inter vendredi 24 juillet, a jugé "indispensable" de "traiter absolument toutes les réclamations". En 2019, son prédécesseur Jacques Toubon a reçu au total "100 000 réclamations". Depuis hier, jeudi 23 juillet, Claire Hédon a officiellement pris ses fonctions.
Il y a sans aucun doute un manque de moyens humains et financiers, mais toutes les réclamations sont traitées parce que c'est absolument capital.
Claire Hédon, Défenseure des droitssur France Inter
La Défenseure des droits s'attend d'ailleurs à en recevoir davantage : "Sur les six dernières années, il y a eu une augmentation de 40% de ces réclamations, due à la notoriété [de l'institution]. Et comme on veut continuer à augmenter cette notoriété, de fait, il y aura plus de réclamations", explique-t-elle. "Dans un monde parfait, on ne devrait pas avoir besoin d'exister. Mais on sait bien que les atteintes aux libertés et aux droits sont assez fréquentes et on voit bien qu'il faut une institution pour y réfléchir", a estimé la nouvelle Défenseure des droits.
L'institution "fonctionne déjà très bien" mais "il faut faire plus"
Pour Claire Hédon, c'est Jacques Toubon qui a permis d'"augmenter la notoriété de l'institution" qui "fonctionne déjà très bien". Mais "il faut faire plus", a-t-elle souligné. "C'est important de montrer cette proximité et pourquoi cette institution est proche des gens. La réalité du non-accès aux droits, c'est une atteinte à notre démocratie (…)", insiste-t-elle.
Pour Claire Hédon, si on a des droits et qu'on ne peut pas y accéder, "c'est totalement décourageant : ça mine la cohésion sociale, ça mine la confiance qu'on a dans les services publics. Et ce Défenseur des droits, il est là pour ça, pour rétablir que le droit soit appliqué et effectif. Donc, c'est un élément de cohésion sociale", a souligné Claire Hédon, qui a effectué son premier déplacement en Seine-Saint-Denis jeudi 23 juillet.
Une des choses que je souhaiterais faire, c'est un suivi des avis. Si on prend les recommandations sur les 2 dernières années, qu'est-ce qui a été suivi ? Qu'est-ce qui ne l'a pas été ? Pourquoi ?
Claire Hédon, Défenseure des droitssur France Inter
Depuis sa création en 2008, le Défenseur des droits est habilité à émettre des recommandations et des avis qui sont purement consultatifs. "Il y a toute une question sur ces recommandations qui ne sont pas forcément suivies d'effets", a-t-elle reconnu, même s'il y a "quand même des choses qui bougent", selon elle. La Défenseure des droits pense que cela "peut être intéressant de comprendre quels sont les points de blocage et comment est-ce qu'on peut avancer. Tout ce travail-là doit être fait pour essayer que ces recommandations soient appliquées", a expliqué Claire Hédon.
Un déplacement dans un Ehpad la semaine prochaine
La nouvelle Défenseure des droits, ancienne présidente d'ATD-Quart Monde, a par ailleurs annoncé qu'elle se déplacerait "dans un Ehpad la semaine prochaine". Au moment du confinement, "on a empêché les proches de voir leurs personnes âgées. On le comprend en termes sanitaires, mais il y a une question qui se pose : est-ce qu'on n'est pas allés trop loin ? Est-ce qu'on n'a pas fragilisé ces personnes de façon considérable ? (…) Il y a une réflexion à mener sur la limite d'atteinte aux libertés quand il se passe une crise comme celle-là ", a-t-elle estimé.
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