Nationalisations temporaires : Montebourg persiste et signe
Le ministre du Redressement productif a accordé un entretien au journal "Le Monde" dans lequel il vante les mérites des nationalisations temporaires de sites menacés. Le désaccord avec Jean-Marc Ayrault est profond.
Il persiste et signe. Certes, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, n'a pas réussi à imposer la solution d'une nationalisation temporaire du site ArcelorMittal de Florange (Moselle). Mais ils estime désormais que "l’arme de la nationalisation temporaire est (…) sur la table, et durablement", dans un entretien accordé au journal Le Monde (article payant) daté du mercredi 19 décembre.
"La nationalisation temporaire est une solution d'avenir, estime-t-il. C'est l'arme qu'utilisent tous les Etats, y compris les plus libéraux, qui refusent de se laisser lier les mains par des multinationales dont les décisions sont prises au détriment des outils industriels."
Le ministre fustige "les vieilles recettes libérales"
Interrogé sur l’arbitrage de Jean-Marc Ayrault, qui avait estimé qu'une nationalisation de Florange aurait coûté plus d'un milliard d'euros à l'Etat, Arnaud Montebourg contre-attaque. "La nationalisation temporaire ne coûte rien, précisément parce qu’elle est temporaire : c’est donc un investissement ou un placement pour les contribuables."
Sans jamais prononcer le nom du Premier ministre, Arnaud Montebourg ne cache pas son désaccord de fond avec le chef du gouvernement sur ce dossier. "Nous ne pourrons pas redresser l’appareil productif du pays avec les vieilles recettes libérales, utilisées avec l’insuccès qu’on leur connaît depuis tant d’années", explique-t-il ainsi.
Dans ces conditions, pourquoi ne pas avoir quitté le gouvernement après le revers subi sur le dossier ArcelorMittal ? "Je n'ai pas une mentalité de déserteur", répond Arnaud Montebourg. "Je continue le combat pour la reconstruction de l'industrie française."
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