Loi Travail : à République, Jean-Luc Mélenchon appelle à "une forme d'insurrection morale"
Plus d'un millier de militants ont répondu à l'appel de La France insoumise, pour exprimer leur rejet du projet de réforme du Code du travail. Jean-Luc Mélenchon a défendu une opposition frontale au texte et annoncé le lancement d'une campagne pendant l'été.
Leur mot d'ordre ? "Non à la casse du code du travail." Et pas question d'attendre la rentrée pour se faire entendre. Plus d'un millier de personnes ont répondu à l'appel de la France insoumise, mercredi 12 juillet, place de la République à Paris, pour dénoncer le projet de réforme du gouvernement. Mais aussi critiquer la période choisie par la majorité pour avancer sur le chantier.
L'été ? "Pour empêcher une mobilisation sociale"
Faire adopter les textes sur les ordonnances durant l'été, "c'est nous empêcher de faire vivre une mobilisation sociale", dénonce la députée Clémentine Autain. "J'avais des vacances prévues mais je suis là", confie le député Loïc Prud'homme. Certes, il est "plus compliqué de mobiliser" à cette période. Mais "qu'on soit le 14 juillet ou le 15 août, peu importe. A la rentrée, il ne va rien rester du Code du travail : 100 ans de luttes sociales disparues." Dans un public acquis, quelques panneaux reproduisent le livre rouge : "Soldes, chez Macron, tout doit disparaître".
Adrien Quatennens, Clémentine Autain, Mathilde Panot, Caroline Fiat... Les députés du groupe défilent par petits groupes au pupitre avant de repartir à l'Assemblée, où les travaux se poursuivent. "Quelle idée curieuse de croire lutter contre le chômage en favorisant les licenciements", lance Clémentine Autain. "Si nous partageons le travail, il y en aura pour tous", renchérit Mathilde Panot. Autant de sorties saluées d'applaudissements nourris. Tout comme le passage d'une délégation de la CGT de l'usine PSA de Poissy.
"Ne pas céder de terrain"
"Nous sommes fiers, La France insoumise, d'être nommés tribuns du peuple", lance Jean-Luc Mélenchon, en guise d'introduction Le leader de La France insoumise vante une stratégie d'une opposition "dedans-dehors", dans l'hémicycle et dans la rue. "Hors de question qu'on cède du terrain aux directions d'entreprise et au gouvernement." Au passage, il annonce le lancement d'une campagne nationale, à travers la distribution de tracts et le passage en août d'une caravane dans toute la France.
"Nous sommes fiers, La France insoumise, d'être nommés tribuns du peuple", déclare Jean-Luc Mélenchon, avec son écharpe d'élu. pic.twitter.com/mHiznRAaGt
— fabien magnenou (@fmagnenou) 12 juillet 2017
Tour à tour, les orateurs étrillent le projet de loi. L'article 1 du projet de loi (pdf) prévoit des négociations dans l'entreprise ? "Tout sera renversé au profit d'accords micro-locaux", estime Alexis Corbière. Quand il évoque l'article 3 du projet de loi, qui prévoit de modifier les barèmes prudhomaux des indemnités pour licenciement abusif, et de les plafonner, Jean-Luc Mélenchon hausse le ton : "Depuis quand faut-il rassurer les délinquants pour éviter le crime ?"
"Nous ne croyons pas à ce type de République contractuelle"
Les 17 députés du groupe défendent une opposition frontale au texte. "Nous ne croyons pas à leur type de République contractuelle, et même, nous n'en voulons pas", résume Jean-Luc Mélenchon, car il estime que la loi doit primer sur les accords nés d'une négociation. Une attitude incarnée par le député Adrien Quatennens, dont les phrases-choc en commission des Affaires sociales ont frappé l'opinion. "La qualité de son propos a impressionné l'adversaire", se félicite Alexis Corbière. Une motion de censure au projet de loi sur les ordonnances a déjà été déposée, ainsi que 132 amendements, sans succès.
"On trahit les luttes de 1936, estime un spectateur, un panneau dans la main. Macron a été mis sur un tapis roulant par l'establishment". Reste la mobilisation dans la rue. "Je vous appelle à une forme d'insurrection morale, ne vous laissez pas faire !", lance Jean-Luc Mélenchon. De quoi galvaniser les manifestants, qui ont entonné à de nombreuses reprises "Résistance, résistance." Au même moment, plusieurs manifestations étaient organisées dans toute la France : entre 300 et 1000 personnes à Toulouse, 300 à Montpellier, 200 à Lille, une soixantaine à Strasbourg... Avant même la rentrée, la contestation sociale est déjà en marche.
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