: Vidéo "Jobbing" : "Envoyé spécial" révèle les pratiques de ce nouveau phénomène
Bricolage, jardinage, plomberie… sur les plateformes de "jobbing", ils proposent leurs services à des tarifs défiant toute concurrence. Une pratique qui permet aux uns d'arrondir leurs fins de mois, et aux autres, les particuliers qui les emploient, de payer moins cher... Favoriserait-elle le travail au noir ? "Envoyé spécial" a enquêté.
C'est un phénomène venu des Etats-Unis qui envahit le monde de l'emploi et des services. Pour des petits travaux de bricolage, de jardinage, de plomberie… le "jobbing" permet aux uns d'arrondir leurs fins de mois, et aux autres, ceux qui recourent à leurs services (via des plateformes comme AlloVoisins ou Frizbiz), de payer moins cher. Mais cette pratique n'est pas encore vraiment réglementée – alors certains en profitent. Qui sont les jobbeurs ? "Envoyé spécial" a testé quelques-uns d'entre eux.
"J'avais 4, 5 clients par jour, et j'étais à 2 000 et quelque"
Les journalistes ont choisi un appartement témoin du centre de la capitale. Un quatre-pièces familial où les petits travaux ne manquent pas : lit à monter dans la chambre d'enfant, joints de salle de bains à refaire, applique à poser dans le couloir… Des caméras discrètes ont été installées dans toutes les pièces. Les jobbeurs, eux, ont été sélectionnés sur huit plateformes différentes. Sur leurs profils, ils revendiquent tous leur professionnalisme, proposent des tarifs imbattables et cumulent les évaluations positives.
Ont-ils une activité professionnelle et laquelle ? "Je suis fonctionnaire", se présente le premier d'entre eux. Surprise : il dit travailler comme chauffeur pour un cabinet ministériel... et faire du bricolage pendant ses semaines de repos. Un autre est "au chômage", le suivant "plombier de métier". Il y a aussi un artisan à la recherche d'un complément de salaire. Car les gains peuvent se révéler attractifs : "300 euros en un week-end", ou même "de quoi payer le loyer et manger", pour ceux qui, par périodes, ne font "que ça". "J'avais 4, 5 clients par jour, et j'étais quand même à 2 000 et quelque", affirme l'un d'eux.
"Pas besoin de déclarer", "ça va dans la poche direct"
Tous ces jobbeurs viennent d'horizons différents, mais pour le paiement, ils sont unanimes : "pas besoin de déclarer", "ça va dans la poche direct". Ces plateformes, les YoupiJob, Frizbiz ou AlloVoisins, qui les mettent en relation avec des particuliers favoriseraient-elles le travail au noir ? "Ben oui, reconnaît notre artisan. Heureusement qu'il y a ça : sinon, impossible de mettre de l'argent de côté." Quant à celui qui se dit chauffeur d'une collaboratrice de ministre, il affirme "travailler aussi pour [s]a patronne, au black" bien sûr. Nos jobbeurs ont tous avoué travailler dans l'illégalité...
Extrait de "A votre service ! ", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 6 juin 2019.
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