Énergies nucléaires, fossiles et renouvelables : le mix énergétique visé par le gouvernement dans le futur projet de loi

Un épisode de froid s'est installé, depuis le lundi 8 janvier, sur une grande partie de la France. Le froid va s'intensifier jusqu'à mardi, avec des températures négatives par endroits. Avec cette météo, la consommation électrique va mécaniquement augmenter. Franceinfo profite de cet épisode de froid pour faire le point sur la production énergétique française, avec en toile de fond l'enjeu de la décarbonation et de l'accroissement de la part des énergies renouvelables. Le président de la République a, en tout cas, promis de réduire la part des énergies fossiles dans la consommation totale en France.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, va ainsi présenter un projet de loi de souveraineté énergétique à la fin du mois de janvier, avec des objectifs ambitieux. La ministre a en tout cas assuré que "tout va très bien se passer" lors de cet épisode de froid, lundi sur franceinfo. Car la France produit en ce moment plus d'électricité qu'elle n'en consomme et exporte même de l'électricité. Les difficultés de l'hiver dernier, quand une part des centrales nucléaires étaient à l'arrêt pour des révisions imprévues, sont oubliées.

Le nucléaire reste largement premier pour la production électrique

Le nucléaire représente globalement 70% de la production électrique française. D'après RTE, le gestionnaire du réseau, cette part s'élève précisément à 60% à l'heure actuelle, début janvier. Le reste de la production vient principalement des énergies renouvelables, avec l'hydraulique et l'éolien pour 12% chacun en ce moment. Mais peu d'énergie solaire est actuellement produite, en raison de la météo. La France produit aussi du gaz, qui s'élève à 10% de la production lundi midi. Les stocks de gaz sont en outre suffisants pour passer l'hiver. En cas de grand froid, la France peut aussi lancer ses deux centrales à charbon, qui doivent cependant fermer d'ici 2027 selon Emmanuel Macron.

Pour remplir les objectifs de réduction des énergies fossiles, le gouvernement va présenter un projet de loi avec des objectifs ambitieux d'ici fin janvier. Il consiste à accélérer la sortie des énergies fossiles et ainsi baisser nos émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement vise 60% d'énergie décarbonée dans dix ans

Aujourd'hui, les énergies fossiles représentent autour de 60% de l'énergie consommée en France, en comptant les transports en plus de l'électricité. Pour 2035, dans à peine plus de dix ans, Agnès Pannier-Runacher vise l'inverse : 60% d'énergie décarbonée dans notre consommation, avec ensuite l'objectif de la neutralité carbone en 2050. La France va donc devoir produire plus d'électricité décarbonée.

La ministre de la Transition énergétique compte à la fois sur les nouveaux réacteurs nucléaires (les EPR) et sur le développement des énergies renouvelables. "L'année dernière, nous avons augmenté la production d'électricité sur la base du nucléaire aux alentours de 15%, notre production photovoltaïque de 15%, et d'éolien de 30%", a assuré Agnès Pannier-Runacher sur franceinfo. La ministre compte d'abord sur l'accélération du développement des énergies renouvelables dans les prochaines années, puis à terme sur les futurs réacteurs nucléaires supplémentaires. Ces derniers, qui n'ont pas encore été construits, n'entreront en service qu'après 2035.