Météo : pourquoi parle-t-on d'"épisode de froid" et non de "vague de froid" ?

La chute brutale des températures s'explique par un froid poussé par le phénomène météo nommé "Moscou-Paris".
Article rédigé par franceinfo - Lou Ines Bes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une femme et un enfant marchent dans les rues de Mulhouse (Haut-Rhin), le 8 janvier 2023. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Bonnets, gants et doudounes. Une grande partie de la France traverse depuis dimanche 7 janvier un épisode de froid qui va s'intensifier jusqu'à mardi, avec des températures négatives qui ont poussé certaines préfectures, dont celle d'Ile-de-France, à activer leur plan "Grand froid".  

Après une "période particulièrement douce pour la saison", le froid va "s'installer pour une bonne partie de la semaine", selon Météo France, avec des températures qui vont perdre progressivement plus de 10 degrés à l'échelle nationale en seulement quelques jours. C'est dans l'Est de la France que les températures seront les plus basses.

Pourtant, les experts météo l'assurent : il s'agit bien d'un épisode de froid, et non d'une vague de froid. Exemple avec mardi 9 janvier, annoncée comme la journée la plus froide de la semaine, avec des températures négatives en matinée sur la quasi-totalité du pays : -5°C à Belfort, -3 à Lille, -2 à Paris, Bordeaux et Rennes, 0 à Lyon et Toulouse... mais 9 à Marseille.

Indicateur thermique national

Ce jour-là, l'indicateur thermique national, un marqueur utilisé pour connaître les températures moyennes quotidiennes observées sur le pays, mais aussi et surtout pour les prévisions météo, pourrait passer en dessous de 0°C. Cet indice de l'évolution globale des températures en France métropolitaine est mesuré grâce à une moyenne de la température relevée dans 30 stations météorologiques du territoire hexagonal. Or, celui-ci pourrait passer en dessous de 0°C, ce qui n'est plus arrivé depuis février 2018, soit près de 6 ans. 

En effet, depuis 10 ans, les mois de janvier sont davantage au-dessus des températures de saison, qu’en dessous. Ce qui accentue également la sensation de froid de ces prochains jours, ce sont les températures douces de ces dernières semaines. L'épisode de froid en cours actuellement est dû à un important flux d’air provenant de Scandinavie et de l’Ouest de la Russie appelé phénomène "Paris-Moscou".

Or, selon Météo-France, "une vague de froid est caractérisée par sa persistance, son intensité et son étendue géographique". Pendant une vague de froid, la température ne doit pas remonter au-dessus de 0,9°C. Actuellement, il convient plutôt de parler d'épisode de froid puisque l'indicateur thermique en journée se trouvera largement au-dessus du zéro en moyenne sur tout le territoire, mardi 9 janvier, avec de grandes disparités selon les villes. Ainsi, si -5°C sont attendus à Belfort ou -3 à Lille, il fera toutefois 6 degrés à Biarritz, 9 à Perpignan et Montpellier, 10 à Marseille et même 13 à Nice, selon les prévisions de Météo-France. De quoi faire remonter les moyennes de l'indicateur.

Des vagues "plus rares, moins longues et moins intenses" 

Cet épisode de froid sera marqué par la première journée, mardi, où il n'y aura pas de dégel sur une bonne moitié nord du pays. Météo-France précise qu'"avec le changement climatique, des vagues de froid sont encore possibles alors même que le climat se réchauffe".

Mais ces vagues sont devenues "plus rares, moins longues et moins intenses" au cours des 35 dernières années. Les "quatre vagues de froid les plus longues et les plus sévères" ont été observées il y a plus de 30 ans, précise l'organisme, en février 1956, janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987. 

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